
Mais au fond, au-delà des revendications des uns et des autres, et du très efficace travail de la Propagande, quelles qualités fallait-il pour devenir un "as" ou, a contrario, que manquait-il aux pilotes alliés dont aucun n'approcha, même de loin, les scores allemands ?

Ainsi, même en tenant compte d'un important facteur d'exagération, les 352 victoires revendiquées par Erich Hartmann furent obtenues en quelque 1 500 missions de combat.
A contrario, I.N. Kojedoub, côté russe, fut crédité de 62 victoires en 330 sorties, Pierre Clostermann, côté français, de 33 victoires en 432 sorties, et Francis Gabreski, côté américain, de 28 victoires en 166 sorties seulement.
A contrario, I.N. Kojedoub, côté russe, fut crédité de 62 victoires en 330 sorties, Pierre Clostermann, côté français, de 33 victoires en 432 sorties, et Francis Gabreski, côté américain, de 28 victoires en 166 sorties seulement.

De plus, dès 1943, la plupart des pil
otes et escadrilles de chasse alliés furent affectés à des missions de chasse-bombardement, contre des ponts, des trains, des concentrations de troupes ennemies, alors que, dans le même temps, leurs adversaires allemands et japonais pouvaient quant à eux continuer à affronter chasseurs et bombardiers alliés.
Enfin, les palmarès les plus étoffés démontraient moins l'habileté des vainqueurs que les faiblesses des vaincus, comme en témoigne le fait que, sur les 104 "Experten" allemands crédités de plus de cent victoires, 91 d'entre eux obtinrent celles-ci en majorité ou en totalité sur le seul Front de l'Est, contre des adversaires soviétiques aussi nombreux que qualitativement inférieurs.

Enfin, les palmarès les plus étoffés démontraient moins l'habileté des vainqueurs que les faiblesses des vaincus, comme en témoigne le fait que, sur les 104 "Experten" allemands crédités de plus de cent victoires, 91 d'entre eux obtinrent celles-ci en majorité ou en totalité sur le seul Front de l'Est, contre des adversaires soviétiques aussi nombreux que qualitativement inférieurs.
Comparer les victoires de Boyington et de ses "Moutons noirs" à celles des meilleurs pilotes allemands et japonais, et en extrapoler une sorte de "hiérarchie du talent" n'a donc guère de sens, surtout si l'on considère que le principal intéressé ne resta lui-même à la tête de la VMF-214 que durant quatre mois, avant de disparaître au combat...
4 commentaires:
Vous êtes un peu expéditif avec les as allemands : Marseille a obtenu ses victoires pendant la bataille d'Angleterre et en Afrique contre des adversaires de taille.
Rudel est aussi un as de la destruction de matériel et de chars, sans commune mesure chez les alliés.
"Hans Joachim Marseille fut, en Lybie, un incontestable pilote d'exception, mais des recherches montrent que des ses 158 victoires, au moins 21 sont sans objet, tandis qu'une cinquantaine correspondent à un ensemble de 69 pertes de la RAF... qui sont également revendiquées par 82 autres pilotes allemands"
(Fana de l'Aviation, HS 9, page 75)
Pour Rudel, c'est le principe du "vivier" déjà évoqué : dans les steppes russes, les quelques dizaines de "casseurs de tanks" allemands, dont Rudel, disposaient d'un "vivier" de dizaines de milliers de tanks russes (l'URSS allait produire 63 000 tanks moyens et lourds) à se partager
A contrario, en Europe, les milliers de chasseurs-bombardiers alliés ne pouvaient espérer détruire que quelques centaines de tanks allemands, attendu que les 3/4 des 22 000 tanks allemands moyens et lourds furent employés sur le Front de l'Est
Faites vos comptes : petit nombre de chasseurs et énorme quantité de gibier d'une part; grand nombre de chasseurs et faible quantité de gibier de l'autre
C'est ce qui explique pourquoi un Rudel a pu "s'offrir" des milliers de tanks russes, et un Demoulin moins d'une centaine de Panzer allemands...
Ok, admettons le doute sur les victoires de Marseille comme pour d'autres pilotes allemands. On peut donc également supposer raisonnablement que les victoires des pilotes de la RAF ou de l'USAF sont aussi exagérées, comme vous l'évoquez d'ailleurs pour les pilotes du pacifique. Le ratio reste le même. Les as allemands sont sans égal chez les alliés. Je veux bien admettre qu'il y avait plus de gibier pour les allemands. Pousserez-vous alors le raisonnement jusqu'au chasseurs de chars, les as allemands des panzers, comme Knispel ou Wittman ? N'y a t-il pas tout de même supériorité technique ?
Supériorité technique à l'Ouest, manoeuvrière à l'Est
Mais, de nouveau, n'oubliez pas pas le facteur numérique : à l'Est comme à l'Ouest, et qu'il s'agisse des avions ou des tanks, les Allemands ont constamment été moins nombreux que leurs adversaires...
Publier un commentaire