
… mais avant d’aller plus loin dans cette série d’articles où il sera beaucoup fait mention de "victoires", ou du moins de "victoires revendiquées", il importe d’en comprendre la définition… et les limites.
Depuis les premiers combats aériens, en 1914-1918, les pilotes de chasse de toutes nationalités n’ont jamais cessé de se targuer de palmarès n’ayant le plus souvent qu’un fort lointain rapport avec la réalité.
Les raisons en sont aussi nombreuses que variées.

A d'innombrables reprises, un même avion fut également revendiqué par plusieurs pilotes à la fois tandis que, dans bien des cas, l'avion réellement détruit, en s'écrasant en mer ou derrière les lignes ennemies, ne pouvait être formellement identifié comme tel et rentrait alors dans la catégorie des "probables".

Le summum du genre fut assurément atteint lors de la 2ème G.M., et plus précisément sur le Front de l'Est, où pas moins de 104 pilotes de la Luftwaffe, que la Propagande qualifia - et pour cause ! - d'Experten, furent chacun officiellement crédités de plus de 100 victoires en combat aérien, le recordman, Erich Hartmann, s'en reconnaissant lui-même... 352 !
(1) d'où l'expression de "dogfight" - "combat de chiens" souvent utilisée par les Anglo-saxons pour les décrire
(1) d'où l'expression de "dogfight" - "combat de chiens" souvent utilisée par les Anglo-saxons pour les décrire
4 commentaires:
En même temps, si les pilotes allemands n'avaient pas fait un tel carton, comment expliquer les pertes astronomiques de la VVS ? ;-)
Les victoires revendiquées sont des victoires homologuées, c'est-à-dire confirmées par un témoin et non pas simplement revendiquées par le pilote au retour du Grand Cirque.
Énormément d'avions ont été détruits au sol. Quant aux témoignages, dans toutes les armées du monde, ils font état de victoires très supérieures à la réalité
L'histoire de Barkhorn est intimement liées à celle du Front de l'Est : il y obtient 99% de ses victoires. Ceux dont on a retenu le nom n'ont d'ailleurs pas fait l'essentiel de leur carrière à l'Est : Galland, Mölders, Marseille.
Mais les pilotes Allemands contrairement à leurs adversaires auront volé de 1939 jusqu'à 1945. Il est donc normal de trouver les plus « grands » as dans la Luftwaffe que dans toute autre armée de l'air.
Par contre je vous rejoins en ce qui concerne les victoires à l'Est qui revêtent un caractère très particulier, tout comme celles des Alliés en 1944 et 1945 d'ailleurs, que ce soit en Asie aussi bien qu'au dessus de l'Europe occupée.
Le « mystère » des scores extraordinaires des experten.
Il n’y a bien entendu pas de réponse unique à cette situation …
D’abord, la Luftwaffe disposait de pilotes de tout premier choix, des hommes habiles, bien entrainés, agressifs et courageux.
Ensuite, pendant quasiment toute la durée du conflit, la Luftwaffe a aligné des appareils excellents et qui sont longtemps restés supérieurs à ceux des alliés (exemple FW 190 versus Spitfire Mk V).
Si on examine les parcours des top scorers allemands, on constate que la majorité d’entre eux ont acquis leurs victoires sur le front de l’Est, face à une aviation soviétique mal équipée, surtout au début, et mal commandée.
Les critères d’homologation de la Luftwaffe n’étaient pas d’une grande largesse, il y avait des règles précises et assez rigides. Mais, dans la pratique, elles ne furent pas suivies, surtout pour des raisons d’aveuglement et de propagande.
Les 100 premiers top scorers allemands se sont vus attribuer au total quelques 10.000 victoires (très essentiellement sur le front de l'est), c’est assez difficile à croire. Si ça avait été vrai, ils auraient gagné la guerre. Sur ce théâtre d’opérations, le calcul des scores réels des experten est très aléatoire, car les pertes aériennes réelles des Soviétiques ne sont pas connues.
Par contre, sur le front de l’Ouest – qui est mieux documenté -, les scores des pilotes de chasse de la Luftwaffe étaient très nettement exagérés, plus ou moins à 300% ce qui signifie que pour 10 appareils alliés perdus en combat aérien, les pilotes de la Luftwaffe recevaient entre 30 et 35 homologations. Ce chiffre est issu de la confrontation des victoires réclamées d’un côté avec les pertes réelles (au combat) de l’autre.
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