... dix fois moins nombreux que leurs homologues allemands, les sous-marins américains devaient de surcroît opérer sur un océan immense où ils furent quasiment, pendant plus d'une année, les seuls bâtiments de guerre capables d'infliger des pertes à l'ennemi japonais, l'essentiel de la flotte de surface américaine ayant été détruite ou gravement endommagée à Pearl Harbour.
Heureusement, leur qualité de fabrication était généralement excellente et valait bien celle des meilleures réalisations allemandes dont les marins, confrontés par ailleurs à l'inconfort et l'incroyable exiguïté de leurs propres U-booten, se seraient presque crus dans un château si on les avait transporté à bord d'un bâtiment de la classe Balao ou Gato
De plus, lorsqu'ils évoluaient en surface, c-à-d la plupart du temps, les sous-marins américains disposaient du radar dont leurs homologues japonais, ainsi que la plupart des navires de surface nippons, étaient dépourvus.
En fait, et à l'image-exacte de celle qui affligeait également les sous-marins allemands, la principale plaie dont souffraient les sous-marins américains résidait dans l'exécrable qualité de leurs torpilles, que l'on pouvait certes tirer de travers (à la différence des torpilles de la Première Guerre mondiale, qui imposaient le tir en ligne droite, donc sur une route perpendiculaire à la cible visée) mais qui fonctionnaient si mal que nombre d'attaques échouèrent dans les deux premières années du conflit.
1 commentaire:
Les torpilles américaines dernier cri étaient si coûteuses et délicates qu'il était interdit de les essayer dans des tirs d'exercice, il fallut qu'un pacha américain teigneux Frederick -fearless freddie - Warder gaspille sucessivement 4 torpilles dernier cri, à courte distance, sur un minable cargo japonais ...à quai dans une île du pacifique (autrement dit un canard posé , voire un éléphant dans un corridor) puis le coule avec deux anciennes torpilles à percuteur classique , tout en faisant filmer l'attaque par son premier lieutenant (un fana de cinéma) qui avait adapté sa caméra au périscope, et en notant minutieusement le minutage de la séquence et le réglage des torpilles pour que les grosses légumes de l'amirauté finissent par commencer à bouger le bout d'un orteil.
Pour les torpilles allemandes le problème était un "détail" idiot: la tige de commande du gouvernail des torpilles (géré par un système de gyroscopes)passait à travers un "presse- étoupe" (joint en principe étanche)...qui n'était pas vraiment hermétique. Du coup lors des longues plongées de l'air intérieur du sous marin passait à travers à une pression différente de celle correspondant à l'immersion d'attaque, ce qui faussait le fonctionnement du capteur de profondeur de la torpille et la faisait très souvent passer sous sa cible.
Si , comme ce fut le cas durant la campagne de Norvège, le sous marin chassait"à l'affut" en se posant plusieurs heures par trente mètres de fond à l'entrée d'un Fjord les torpilles étaient complètement déréglées et il y eut d'innombrables loupés, exactement semblables à ceux des torpilles américaines: Tous les officiers comandants de U Boot se plaignirent à Dönitz , le plus véhément étant Günther Prien, l'as des as, le tueur du Royal Oak , qui déclara : "Amiral, il est inutile de me renvoyer au combat avec un fusil en bois".
La commission d'enquête présidée par nul autre qu'Oscar Kummetz eut beaucoup de mal à faire admettre les faits aux responsable des arsenaux...(Référence: Histoire de la Guerre sous-Marine, par Léonce Peillard
On pense au soliloque de Saint Exupéry dans "pilote de Guerre" aux prises avec les comandes de vol de son Bréguet 690 révolutionnaire (un des seuls avions français"compétitifs" en 1939 ) pestiféré par des transmissions qui gelaient à haute altitude : "Un jour, peut-être , quand toute la machine administrative aura échoué , on convoquera un simple caporal en lui disant : " Vous avez tous les pouvoirs mais si dans trois mois les commandes gèlent encore vous serez fusillé", alors peut-être, les commandes dégèleront....
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