... "Je ne pouvais pas éviter d'approuver les décisions du cabinet Tojo [alors Premier ministre] au moment de l'ouverture des hostilités", écrivit l'empereur Hiro-Hito au général McArthur, "En fait, j'étais un prisonnier virtuel et sans pouvoir"
"Ce monologue est indubitablement une révision de l'Histoire", rétorque l'historien américain Herbert Bix. "A partir de 1937, Hiro-Hito est graduellement devenu un véritable chef de guerre, influençant la planification, la stratégie et la conduite des opérations en Chine"
De fait, quelques mois avant l'attaque contre la flotte américaine à Pearl Harbor (7 décembre 1941), Hiro-Hito examinait les options bellicistes de ces généraux. "Dès que Votre Majesté aura décidé d'ouvrir les hostilités, nous nous efforcerons de remplir notre devoir", lui déclara le Premier ministre Hideki Tojo. Hiro-Hito opina pour signifier son accord.
"Lorsque l'empereur donne son aval final, note Bix, aucun ministre civil n'est présent. Il n'y a que les généraux. Et Hiro-Hito. On est donc loin de la version officielle de l'après-guerre, érigée en dogme par l'état-major américain à Tokyo, et présentant Hiro-Hito en "prisonnier virtuel et sans pouvoir".
Pour autant, et à la différence d'Adolf Hitler, l'empereur du Japon n'était jamais le véritable donneur d'ordre, l'instigateur suprême dans le sens où pouvaient l'être Hitler et Staline.
Était-il néanmoins en mesure de s'opposer à la guerre ?
"Oui !", affirme sans hésitation Herbert Bix.
Mais s'il l'avait fait, ne courait-il pas le risque d'être réduit au silence ?
Là réside sans doute toute l'ambiguïté de cette situation, qu'Edwin O. Reishhauer, ancien ambassadeur des Etats-Unis au Japon, résuma à sa manière, en affirmant "Tout le pouvoir découlait de l'empereur, mais il n'exerçait aucun pouvoir".
Responsable mais jamais coupable...
1 commentaire:
"Lorsque l'empereur donne son aval final, note Bix, aucun ministre civil n'est présent. Il n'y a que les généraux."
Ne serait-ce pas un argument pour dire qu'il a été contraint par le militaires?
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