dimanche 28 mars 2004

385 - un "monarque constitutionnel soumis à un gouvernement constitutionnel"

... Soixante ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, l'Empereur Hiro-Hito continue de diviser les historiens comme les politologues.

Fallait-il le disculper de tout crime et le considérer comme une simple marionnette, facilitant ainsi la collaboration entre la maison impériale japonaise et l'occupant américain ?

Fallait-il au contraire le traduire en Justice comme criminel de guerre, et risquer une révolte contre les troupes installées dans l'archipel ?

Le général Douglas McArthur opta pour la première solution - la plus facile puisqu'elle permettait de faire légitimer son occupation du territoire nippon par l'empereur lui-même.

Pour l'historien américain Herbert Bix, Hiro-Hito, depuis son accession au trône en 1926 jusqu'à la capitulation en 1945, était bel et bien "au centre de la vie politique, militaire et spirituelle de son pays dans le sens le plus large et le plus profond, exerçant son autorité dans des directions qui se révélèrent désastreuses pour son peuple et pour les pays qui furent envahis".

Pour Bix, l'empereur a lui-même décidé d'entrer en guerre contre les États-Unis et la Grande-Bretagne. "Ayant pris cette décision, Hirohito se consacra totalement à gouverner et à conduire la guerre jusqu'à la victoire à tout prix". Une guerre qui coûta la vie à près de 20 millions de victimes en Asie, 3 millions de Japonais et 60 000 soldats alliés".

A l'opposé, l'historien Hugh Borton juge le rôle de Hiro-Hito insignifiant, au point qu'il le mentionne à peine dans ses ouvrages

Qui croire quand Hiro-Hito lui-même se dépeignait volontiers en "monarque constitutionnel soumis à un gouvernement constitutionnel"...

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