... Pour le français Guy Mollet, Président du Conseil, la livraison à Israël d'un réacteur nucléaire et d'uranium enrichi était un peu la dette morale de la France envers l'État hébreux, pour ne pas avoir su résister aux pressions russes et américaines lors de l'Affaire de Suez de 1956, et mener la guerre jusqu'à son terme logique : l'élimination du régime nassérien
Bien sûr, cette livraison, qui contrevenait aux traités internationaux et menaçait tout l'équilibre proche et moyen-oriental, devait rester secrète.
Israël se garda bien d'en parler, et même les États-Unis ne la découvrirent qu'au milieu des années 1960, grâce à leurs avions espions U2,
Revenu au Pouvoir fin 1958, le Général de Gaulle n'en apprit lui-même l'existence que plus tard. Atterré, réalisant les implications de cette nouvelle donne, il fit l'impossible pour convaincre les Israéliens de mettre un terme à leur aventure nucléaire, allant jusqu'à proposer la livraison de nouveaux Mirage III et IV en échange de l'abandon de leur programme.
Les Israéliens, comme c'était prévisible, refusèrent. Et la Guerre des Six Jours, en 1967, mit un terme à la complicité franco-israélienne.
Pour vendre ses armes, la France se tournera alors vers les pays arabes, ennemis d'Israël, et Israël, pour acheter de nouvelles armes, portera ses regards vers les États-Unis.
A Dimona, en plein coeur du désert du Néguev, le réacteur français était depuis longtemps entré en service, et les bombes commencèrent à s'accumuler, année après année...
Elles s'accumulent encore aujourd'hui
3 commentaires:
Guy Mollet est un satané irresponsable...
Tout ça n'est que planification à long terme.
Je comprend pas votre commentaire, pour moi un irresponsable ne planifie pas à long terme ou alors c'est un responsable éclairé !
En post scriptum, il faut ajouter l'étrange "opération plumbat" des services secrets israéliens pour récupérer du minerai d'uranium provenant du congo ex-belge et stocké sur le port d'Anvers.
Le cargo utilisé , le scheersberg a ensuite servi pour ravitailler les vedettes de Cherbourg et était commandé par nul autre que l'amirail Mordechaï Citrenbaum (Alias Limon), qui dans sa jeunesse avait été aux commandes du célèbre navire de réfugiés l'Exodus .
La très sourcilleuse Euratom (commissariat européen à l'energie atomique) n'y a vu que du bleu, du bleu marine, bien entendu....!
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