dimanche 7 septembre 2003

181 - la raison nucléaire

... parmi les éléments qui incitèrent finalement les États-Unis à venir en aide à leurs protégés israéliens lors de la Guerre du Yom Kippour de 1973 figure incontestablement la menace d'Israël de recourir à son arsenal nucléaire pour rétablir l'équilibre des forces en sa faveur.

Pays minuscule et enclavé au sein de puissants États arabes non seulement hostiles mais également beaucoup plus peuplés que lui, Israël n'a jamais fait mystère de sa volonté d'acquérir l'arme atomique, perçue comme un "égalisateur de forces"

Dès le début des années 1950, des gens comme Shimon Perès (futur Premier ministre, et Prix Nobel de la Paix 1994) arpentaient les antichambres parisiennes dans le but d'obtenir de la France qu'elle leur livre sa technologie nucléaire, ce qui fut réalisé en 1956, dans le cadre des accords secrets de Sèvres, prélude à "L'Opération Mousquetaires" (l'invasion illégale de l'Égypte pour se réapproprier le Canal de Suez sans l'autorisation des Nations Unies)

Pour autant, on sait peu de choses du programme nucléaire israélien et de la centrale nucléaire de Dimona, implantée en plein désert du Néguev. Les Américains n'en apprirent l'existence, et la fonction exacte, qu'au milieu des années 1960, par leurs avions espions U2.

Et l'obsession israélienne du secret et de la protection est telle que la zone est non seulement sévèrement gardée mais aussi rigoureusement interdite de survol. Durant les guerres de 1967 et de 1973, plusieurs avions de combat israéliens ont même été abattus sans sommation par les batteries de missiles antiaériens qui verrouillent le périmètre de la centrale.

Le nombre de bombes produites depuis la fin des années 1950 fait lui-même l'objet de bien des polémiques, mais est généralement évalué entre 100 et 200. Leur puissance est également inconnue. Certaines sources, jamais confirmées officiellement, font état de tests nucléaires menés avec la France, jusqu'au début des années 1960, puis l'Afrique du Sud, une décennie plus tard.

Même incertitude au niveau des vecteurs. On sait qu'une dizaine de bombes tactiques de 20 kilotonnes (30% plus puissantes que celle d'Hiroshima), transportables par avion, ont été assemblées et tenues prêtes en octobre 1973, lorsque le vent de la défaite soufflait sur Israël.

On sait aussi qu'avec ses missiles Jericho, Israël peut frapper à bien plus de 1000 kms de ses frontières, voire à plus de 4000 kms, ce qui placerait alors une bonne partie de la Russie à portée des missiles hébreux...

Aucun commentaire: