... Mars 1918. Dans une clairière située à 120 kms de Paris, des artilleurs allemands s'activent autour de trois étranges constructions, qu’on dirait croisements monstrueux de la Tour Eiffel et d'un dinosaure qui serait passé à par hasard.
Ces monstres d'acier sont les trois exemplaires du «Paris Kanone» (le «Canon pour Paris») issus des usines Krupp. Dans quelques instants, ils vont stupéfier le monde, et briser tous les records de l'artillerie de campagne, multipliant par trois ou quatre la portée maximale jamais atteinte par un canon (!)
Pour atteindre, avec une pièce d'artillerie, cette portée record de 120 kilomètres, inimaginable pour l’époque (et jamais égalée depuis, du moins en opérations réelles), les Allemands n'ont reculé ni sur le gigantisme, ni sur les solutions à l'extrême limite de l'ingénierie.
A lui seul, le tube représente une authentique prouesse technologique: long de plus de 20 mètres, son inclinaison à 50° (!) a imposé l’érection d’un mat, planté près de son extrémité inférieure, lequel mat supporte à son tour un ensemble de suspentes, accrochées à un câble se prolongeant, à la manière de nos modernes ponts suspendus, jusqu’à l’extrémité supérieure du canon.
Cet assemblage insolite doit, en théorie, compenser la courbure naturelle d'un tube aussi long, et en minimiser les vibrations après le tir.
1 commentaire:
Un marin apellerait cela une barre de flèche et des haubans plutôt qu'un mât (ici le mât c'est le tube du canon)
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