... en mars 1918, les trois Paris Kanonen stupéfièrent le monde en bombardant Paris à 120 kms de distance.
Mais pour atteindre cette incroyable portée avec des projectiles conventionnels (calibre 210mm, 106 kg), il fallait non seulement utiliser un tube très long (plus de 20 mètres), mais aussi tirer à pression très élevée,... ce qui entraînait une usure effroyable du tube, dont la durée de vie ne dépassait pas 60 obus (!)
Et encore ces 60 obus, soigneusement numérotés, devaient-ils être tirés dans un ordre précis : le premier (le n° 1) était usiné au calibre 210mm, le dernier (le n° 60) en avouait 222 (!).
En tout, douze millimètres d’acier, et quelques centaines de kilos de métal, étaient ainsi arrachés sur toute la longueur du tube, qui devait alors être démonté, puis réexpédié chez Krupp pour réalésage à son calibre initial.
Si l’exploit technique méritait d’être salué, les résultats obtenus, en termes de destructions, étaient de peu d’ampleur, et ne justifiaient certes pas la débauche de moyens matériels et humains déployés
En quatre mois, les "Canons pour Paris" n’auront en effet tiré que 351 projectiles, occasionnant moins de mille morts et blessés.
Conscients du fait que le calibre choisi était trop faible pour provoquer des dégâts importants, les ingénieurs allemands travaillaient déjà sur des modèles bien plus gros, mais l’armistice empêcha ces derniers de jamais dépasser le stade de la planche à dessins.
Quant aux canons existants, qu'aucune contre-attaque française ne put jamais atteindre, ceux-ci furent discrètement évacués loin du front puis détruits, ainsi que tous les plans, schémas et archives s’y rapportant.
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