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Okinawa : sur le papier, c'était - relativement - facile... |
… puisque la Marine impériale, malgré le futur et ô combien inutile sacrifice du Yamato, ne pourra donc faire que de la figuration, la défense d’Okinawa reposera en pratique sur les seules épaules de l’Aviation et de l’Infanterie
En prévision du débarquement, la première a rassemblé sur ses aéroports du Kyushu quelque 1 500 appareils kamikazes parmi lesquels - atroce nouveauté - figure le Yokosuka MXY-7 "Ohka" ("fleur de cerisier"), soit un planeur bien entendu...suicide à moteur-fusée et doté d’une charge explosive de plus d’une tonne, qu’un fort vague "pilote" est supposé jeter à près de 1 000 km/h contre les navires américains.
Vu leur très faible autonomie - une trentaine de km à peine ! - les Ohka devront cependant - et c’est bien là le problème - être acheminés à proximité immédiate de leurs cibles sous le ventre d’autres appareils - généralement des bombardiers bimoteurs Mitsubishi G4M1 "Betty" - … dont tout porte à croire qu’ils seront abattus par la chasse américaine bien avant d’être arrivés à portée (1)
S’agissant de l’Infanterie, l’État-major nippon, s'appuyant sur les expériences des débarquements américains précédents, a également décidé d'innover : renonçant à toute idée de combattre l'ennemi sur les plages - comme c'était jusque-là la norme - il a en effet opté, vu les vastes dimensions de l’île, pour une défense "en profondeur".
En pratique, il s'agit tout bonnement de laisser l'ennemi prendre tranquillement pied sur le rivage, puis de le laisser pénétrer tout aussi impunément jusque dans l'intérieur des terres,... jusqu'au moment où on lancera contre lui des contre-attaques massives qui ne pourront que le prendre par surprise, et contre lesquelles son artillerie navale, à présent gênée par la distance, ne pourra que difficilement riposter…
(1) le caractère aussi suicidaire que totalement inefficace des "Ohka" allait d'ailleurs inciter les Américains à les rebaptiser "baka", c-à-d "insensés"
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