Pour les civils de Singapour, comme pour ses défenseurs, le Repulse et le Prince of Wales incarnaient à la fois la puissance mais aussi la résistance de la colonie face à l'envahisseur japonais.
Eux disparus, le moral des uns et des autres s'est vite retrouvé en berne, et la suite des événements militaires ne fait hélas qu'accentuer le défaitisme.
Dans les plans les plus pessimistes, élaborés bien avant la guerre, il était en effet prévu que l'île-forteresse puisse se défendre seule pendant un maximum de 60 jours, soit la durée alors jugée nécessaire pour rassembler et acheminer depuis la Grande-Bretagne une flotte capable de se porter à son secours.
Mais si la Royal Navy est effectivement occupée à rebâtir une nouvelle Eastern Fleet pour remplacer celle qui vient d'être anéantie à Kuantan, plus personne ne parle à présent de l'envoyer à Singapour, considérée comme trop exposée, et bientôt comme indéfendable !
Il faut dire que sur le Front terrestre, les troupes du Commonwealth, pourtant trois à quatre fois plus nombreuses que les forces d'invasion japonaises, vont de défaites en déroutes, totalement prises au dépourvu par la facilité, et la rapidité, avec laquelle les petits soldats jaunes parviennent à progresser, - y compris en bicyclette ! - sur des terrains que chacun considérait pourtant comme impraticables.
Le 31 janvier, les Japonais sont maîtres de toute la Péninsule malaise, après avoir repoussé les forces alliées sur l'île de Singapour, désormais assiégée.

1 commentaire:
Bonjour!
Avant la chute finale de Singapour, un autre domino-clé de l'empire britannique est tombé aux mains des japonais : C'est Poulo-Pengang (l'île de Pengang) sur le détroit de Malacca, avec la ville coloniale de Georgetown...C'est un port de commerce important, qui fut le théâtre, durant la guerre de 14 d'un raid du croiseur - corsaire Emden . Entré de nuit , il coula le croiseur russe (donc allié) Jemschtoug (dont l'équipage était ...très brumeux, pour être poli) , puis le torpilleur français Mousquet (qui lui ne faisait pas le poids, rentrait de patrouille, n'était au courant de rien...et n'avait qu'une de ses deux chaudières allumées le privant ainsi de son atout de vitesse pour torpiller.)
Avec les japonais à Pengang, le détroit de Malacca , route maritime essentielle, devenait oeu sûr.
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