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| Le Prinz Eugen, à Brest, en juin 1941 |
A l’automne, l’État-major de la Kriegsmarine a d’ailleurs envisagé cette dernière éventualité, mais en est très vite arrivé à la conclusion qu’une telle traversée, menée devant les yeux-mêmes des Britanniques, et à seulement quelques dizaines de km de leurs ports et, surtout, de leurs aérodromes, était tout bonnement impossible, et même carrément suicidaire.
Mais le paradoxe veut qu’au même moment, l’État-major de la Royal Navy, lui, soit arrivé à la conclusion que les Allemands, s’ils se décidaient finalement à renvoyer leurs trois navires en Allemagne, pourraient précisément choisir cette route plutôt que celle de l’Atlantique !
Pour y parer, ils ont aussitôt élaboré un complexe plan inter-armes, Fuller, réunissant tout à la fois la Royal Navy, la Fleet Air Army, la RAF, le Bomber Command, le Coastal Command et même l’Armée de Terre, et prévoyant l’emploi coordonné de destroyers et de vedettes lance-torpilles, de bombardiers, d’avions-torpilleurs et de chasseurs et, évidemment, de tous les canons de gros calibre des différentes batteries côtières
Mais l’ironie - une de ces étranges et merveilleuses ironies dont seule l’Histoire des guerres a le secret - veut qu’après avoir jugé cette hypothèse envisageable, et longuement réfléchi aux moyens d’y faire face, les Britanniques vont cesser d’y croire et au bout du compte se retrouver totalement pris au dépourvu, alors que les Allemands, qui n’ont cessé de la juger impossible, finiront au contraire par s’y rallier à contre-coeur, et uniquement sur ordre formel d’Hitler, et découvriront alors, à leur propre étonnement, qu’une fois encore l’intuition du Führer était la bonne, et qu’il avait une fois de plus eu raison contre ses meilleurs amiraux et généraux
Mais n’anticipons pas…

1 commentaire:
Les anglais avaient massé au plus étroit de la manche (Douvres) des ex canons de marine en tourelles de la 1° GM (ils n'en manquaient pas, vu la taille de la Royal Navy et les démolitions dues au traité de Washington) .
La portée était tout juste suffisante (Calais Douvres c'est 18 milles marins , soit 33 Km)....
Le même genre d'installations (transporté à grand peine sur des sentiers pentus) se retrouve un peu partout sur le rocher de Gibraltar (mais il n'y a que 7 milles marins jusqu'à Ceuta, les champions locaux de planche ou de Kite surf avalent la distance en 20 minutes chrono).
Mais pour faire but sur des navires lancés à 28 Noeuds, depuis un poste de tir fixe à terre , il y a un inconvénient par rapport a une bataille navale genre Jutland où deux lignes de bataille font des routes parallèles : il y a fort peu de temps pour viser, encadrer (si on a de la chance) et faire but. De plus les canonniers des forts de Douvres ne devaient pas être le dessus du panier, ni être sur-entraînés (vu que le passage d'une flotte de gros navires allemands paraissaient invraisemblable)
Il y a le contre exemple, la bataille du détroit de Dröbak où les vieux canons Krupp et les antiques torpilles modèle 1904 modifiées 1921 du fort d'Oscarborg (servies par une petite équipe de quasi vieillards en retraite ) expédièrent par le fond le superbe croiseur Blücher...mais là on était dans le cas d'un éléphant dans un corridor (un chenal navigable de moins d'un demi-mille...et encore le Brav' colonel Eriksen (64 ans aux prunes) ne put tirer qu'un seul de ses canons et une seule fois (mais la bonne) , le gros du dégât étant l'oeuvre des torpilles-pièces-de-musée de son collègue Anderssen (rappelé au service...13 ans après la retraite).
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