samedi 7 décembre 2024

8127 - les limites de l'industrie

Le Scharnhorst... ou la réplique allemande à la réplique française au Deutschland...

… car l’apparition du premier de ces trois "cuirassés de poche" a aussitôt réveillé les Amirautés du monde entier, occupées à somnoler depuis le Traité de Washington de 1922 !

Et c'est particulièrement vrai en France, où chacun s’est mis à redouter les effets potentiellement dévastateur de ces nouveaux navires sur les liaisons maritimes de l’Empire, attendu que la Marine Nationale ne dispose en effet dans son inventaire d’aucun croiseur aussi lourdement armé, ni d’aucun cuirassé aussi rapide que ces derniers !

En décembre 1932, soit quatre mois avant que le premier de ces Panzerschiffe n'entre en service, la France a donc lancé la construction de deux répliques naturellement plus puissantes et plus rapides, les Dunkerque et Strasbourg, de 25 000 tonnes, 31 noeuds, et huit canons de 330mm, auxquelles Hitler a fini par répondre, en autorisant, en mai 1935, la construction… de deux répliques allemandes aux deux répliques françaises (!), en l’occurence les Schlachtschiffe - en pratique croiseurs de bataille - Scharnhorst et Gneisenau, officiellement donnés pour 26 000 tonnes mais en avouant en réalité environ 35 000 (!) et dotés de neuf pièces de 280mm, choix a priori curieux - les Dunkerque et Strasbourg disposant en effet de canons de plus fort calibre - mais qui s’explique en fait par l’incapacité de l’industrie allemande à déjà satisfaire les innombrables demandes du Führer (1) en matière d’armements !

En pratique, les deux nouveaux Schlachtschiffe, qui entreront en service peu avant le déclenchement de la 2ème G.M., vont donc être dotés des mêmes trois tourelles triple et des mêmes canons de 280mm déjà commandés pour trois Panzerschiffe supplémentaires, lesquels ne seront quant à eux jamais mis sur cales, et seront remplacés, "dès que possible", par trois tourelles double équipées de canons de 380mm en tout point semblables à celles et ceux des futurs cuirassés Bismarck et Tirpitz.

Pourquoi faire simple quand on peut faire beaucoup compliqué…

(1) de 1933 à 1939, pas moins de 52% des dépenses publiques allemandes auront été consacrées aux forces armées et au réarmement !


2 commentaires:

Anonyme a dit...

Bonjour ! Y' aurait-y pas comme une confusion dans la légende de l'illustration : Le Scharnhorst réplique "FRANCAISE" au Deutschland...Mes souvenirs des bouquins de l'Amiral Mordal me feraient plutôt pencher pour le Strasbourg ou son sistership le Dunkerque...

Anonyme a dit...

Oups...pardon , mal lu , désolé...il était question de la réplique...à la réplique...en tous cas , excellent blogue!