![]() |
Albert Speer, à Nuremberg : la "sincérité' de celui qui sait qu'il joue sa tête... |
* bien que supérieur officiel d’Arthur Harris, Charles Portal ne fut en pratique jamais en mesure de contrôler ce dernier. "J’accepte volontiers votre assurance", se contenta-t-il même de lui écrire, début 1945, "que vous continuerez à faire tout votre possible pour assurer la mise en œuvre réussie de la politique définie". "Je suis vraiment désolé", ajouta-t-il, "que vous n'y croyiez pas, mais mon désir de ce qui est manifestement inaccessible ne sert à rien. Nous devrons attendre la fin de la guerre avant de savoir avec certitude qui [de nous deux] avait raison et d’ici là, j’espère sincèrement que vous continuerez à commander les forces aériennes". Aujourd’hui encore, les raisons de son extrême faiblesse à l’égard de son subordonné restent un mystère. Il mourut en 1971.
* l’Angriffsführer Dietrich Peltz, qui avait pris la tête de l’Opération Steinbock, ultime et ô combien dérisoire offensive aérienne allemande contre la Grande-Bretagne, puis co-fondé, avec Hayo Hermann, le tout aussi insignifiant Sonderkommando Elbe visant à détruire les bombardiers américains par abordage, survécut, tout comme Hermann, à la guerre. Après sa libération, il travailla pendant plusieurs années au sein d’entreprises autrefois liées à l’effort de guerre allemand, dont Krupp et Telefunken, où il prit finalement sa retraite. Il mourut en 2001
* si Harris, à sa profonde frustration, ne fut même pas invité à la signature de la Capitulation allemande, Carl Spaatz, en tant que responsable des forces stratégiques américaines, eut en revanche l’étrange et à vrai dire unique privilège d’assister à pas moins de trois cérémonies officielles (!), d’abord à Reims le 07 mai 1945 puis à Berlin le 08 mai pour l’Allemagne, et finalement à Tokyo le 02 septembre pour le Japon. Après avoir succédé à Arnold comme chef d’État-major de l’USAAF, il prit sa retraite en 1948 et travailla ensuite pendant plus d’une décennie pour Newsweek comme chroniqueur militaire. Il mourut en 1974.
* architecte favori et confident d’Hitler, Albert Speer ne pouvait, en tant que Ministre de l’Armement et, à ce titre, principal artisan de la résistance allemande, échapper à l’attention du Tribunal International de Nuremberg, qui aurait pu - qui aurait dû - le condamner à mort (ne serait-ce qu’en raison de l’emploi de millions de travailleurs forcés dans ses usines), mais qui décida finalement, en raison de ses remords supposément "sincères", de son opposition avérée à de nombreux ordres d’Hitler, et de sa collaboration exemplaire avec le Tribunal, de ne lui infliger que 20 années d’emprisonnement, qu’il effectua jusqu’au dernier jour dans la célèbre prison de Spandau. Libéré en 1966, il publia immédiatement ses mémoires,… qu'il avait eu tout le loisir de rédiger en prison. Ses différents livres devinrent très vite des best-sellers internationaux, ce qui lui permit d’en vivre très confortablement jusqu'à sa mort, en 1981.
Aucun commentaire:
Publier un commentaire