lundi 10 juin 2024

7947 - pour l'esbroufe

La saignée de Steinbock permit aux Alliés de débarquer sans apercevoir un seul avion allemand
... d’un intérêt déjà très limité en janvier, Steinbock ne relève plus, en mai, que de la pure esbroufe.

C’est une opération que l’on ne mène plus que par devoir et par habitude, et surtout dans l’attente que de meilleures armes, dont on ignore à peu près tout mais dont on promet déjà monts et merveilles, soient en mesure de prendre le relais et d’anéantir les villes britanniques plus facilement et plus radicalement que Britanniques et Américains ne réussissent à anéantir les villes allemandes.

Contrairement à la plupart des opérations de bombardement, Steinbock ne va donc connaître aucune fin officielle, mais seulement une fin officieuse qui, sans surprise, va coïncider avec le débarquement allié sur les côtes de Normandie, le 06 juin.

A cette date, et en un peu moins de cinq mois d’opérations, le IX Fliegerkorps aura perdu plus de 330 avions et équipages, soit les 3/4 de son effectif initial (!) et ne disposera plus que d’une poignée de bombardiers réellement opérationnels,... lesquels seront très rapidement écrasés sur leurs aérodromes, ou carrément effacés du ciel par des centaines de chasseurs alliés.

Pour les Britanniques, Steinbock n’est aujourd’hui connu que sous son sobriquet de "Baby-Blitz" tant les pertes matérielles et humaines - quelque 1 600 civils tués - font pâle figure par rapport au "vrai Blitz" de 1940-1941.

Avec Steinbock, et contrairement à ce qui c’était passé trois ans plus tôt, la Luftwaffe n’a il est vrai jamais eu l’ambition de concrétiser la Prophétie de Douhet, c-à-d de contraindre la Grande-Bretagne à la reddition en la martelant du haut des airs : dès le début, et jusqu’à la fin, elle n’a en fait eu d’autre but que de venger - et uniquement dans la mesure de ses trop faibles moyens - le martelage opéré au même moment par les Britanniques sur les villes du Reich.

Mais si elle n’avait pas ainsi gaspillé inutilement ses bombardiers lors de Steinbock, le Débarquement de Normandie aurait assurément été rendu plus difficile et plus coûteux pour les Alliés, et c’est sans doute là que réside la véritable faillite de ces quasi cinq mois de campagne...

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