dimanche 9 juin 2024

7946 - de simples coups d'épingle

La rue Pall Mall, après un bombardement Steinbock, février 1944
... mais à mesure que le temps passe, et que les effectifs diminuent, le tonnage de bombes que l’on est susceptible de larguer lors d’un raid fond lui aussi à vue d’œil !

D’un maximum de quelque 300 tonnes atteint le 21 janvier, soit au premier jour de Steinbock, on est en effet passé à un maximum de 185 tonnes lors du bombardement du 18 février, puis à 166 tonnes le 01 mars, et à 114 tonnes le 18 avril, et on atteindra péniblement les 83 tonnes le 14 mai, lors d’un raid sur Bristol !

Avec un si petit nombre d’avions, et un si faible tonnage de bombes, qui pour la plupart continuent par ailleurs de tomber loin de l’objectif (!), les rares attaques que l’on est encore en mesure de mener sur le territoire britannique ne relèvent désormais plus que de simples et fort modestes coups d’épingle

Mais personne, pourtant, ne se résout encore à y mettre un terme !

En prévision de leur futur débarquement sur les côtes de France, les Anglo-Américains, il est vrai, bombardent plus que jamais le territoire allemand, ce qui, ne serait-ce que dans une simple logique de représailles, impose plus que jamais au Reich d’en faire de même sur le territoire britannique.

Steinbock, pourtant, est bel et bien une opération condamnée à mourir faute de combattants : encore quelques semaines à ce rythme, et il ne restera en effet plus au IX Fliegerkorps un seul bombardier en mesure de prendre son envol vers la Grande-Bretagne, ce qui, dans l’esprit d’Hitler, n’est cependant pas un drame en soi, puisqu’à ce moment-là, les "armes-miracle" V-1 et V-2, voire V-3 (1), auront pris le relais et seront alors capables de réduire Londres et d’autres villes britanniques en cendres, en attendant, un jour, d’en faire de même avec New-York ou Washington...

(1) le V-3 était un canon à chambres multiples d’une cinquantaine de mètres de long (!), théoriquement capable d’envoyer un obus-flèche de 150mm à plus de 150 km de distance. Avec une batterie de 25 à 50 tubes installés dans des puits creusés à 50°, et protégés par plus de 5 mètres de béton armé, on  espérait être en mesure de bombarder Londres à raison de 300 à 600 obus par heure !

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