vendredi 7 juin 2024

7944 - y a-t-il un quelqu'un pour se décider à siffler la fin du match ?

Chargement de bombes incendiaires sur un Junkers 88
... à ce stade, le simple bon sens voudrait que quelqu’un, en haut-lieu, se décide à siffler la fin de ce match où la force de bombardement de la Luftwaffe, déjà dramatiquement insuffisante et surtout impossible à remplacer vu la priorité accordée aux chasseurs et à la défense du Reich, est bel et bien occupée à disparaître !

Mais personne - et certainement pas Hitler ! - n’est disposé à renoncer à bombarder Londres ou l’une ou l’autre ville anglaise à l’heure où les Britanniques continuent de s’en prendre à Berlin - encore pilonnée dans la nuit du 15 au 16 février par près de 900 bombardiers - ainsi qu’à d’autres villes allemandes, et à l’heure où les Américains, enfin remis du traumatisme de Schweinfurt, et disposant à présent des chasseurs d’escorte à long rayon tant attendus, sont repartis à l’attaque avec de gros moyens et, comme nous allons le voir bientôt, une ambition fort différente...

Alors, le match, ou devrait-on dire ce simulacre de match, est condamné à se poursuivre jour après jour, semaine après semaine et même mois après mois, avec une équipe d’Allemagne dont les effectifs fondent à vue d’œil : le 14 mars, ils ne sont déjà plus que 187 appareils à s’envoler vers l’Angleterre,... et à y perdre 19 des leurs, soit 10% du total engagé; le 21, l’équipe est réduite à 144 joueurs, puis à 125 le 18 avril.

Londres s’avérant toutefois un objectif par trop meurtrier, on décide progressivement de s’en affranchir pour se tourner vers des villes, comme Hull ou Portsmouth, jugées plus "faciles", mais les pertes, et surtout le taux de pertes, n’en continuent pas moins d’augmenter car, dans la meilleure logique du cercle vicieux, moins le nombre de bombardiers présents dans le ciel anglais est important... et plus la DCA et la chasse de nuit anglaises ont la tâche facile : après avoir grimpé de 15% à 27% entre janvier et février, le taux de pertes avoisine les 34% au mois d’avril !

Aucune force aérienne, aucune armée au monde, ne saurait tenir encore longtemps à ce rythme...

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