dimanche 2 juin 2024

7939 - la vengeance comme seul but

Épave d'un Ju-88, abattu en Angleterre lors de Steinbock, mars 1943
... les Américains bombardent les usines allemandes,... et les Britanniques les villes allemandes abritant les ouvriers qui travaillent dans ces mêmes usines.

Si la méthode diffère, le but poursuivi est en revanche identique et repose sur la conviction - malheureusement de plus en plus erronée comme nous l’avons vu - qu’en agissant de la sorte, on finira bien sinon par gagner la guerre, du moins par la raccourcir de manière notable.

Steinbock, en revanche, est une opération qui n'a d'autre but que la vengeance : personne - et pas même Hitler ! - ne peut en effet imaginer comment la Luftwaffe considérablement affaiblie de 1944 pourrait remporter une quelconque victoire militaire ou même politique contre une Angleterre autrement plus forte qu’en 1940, lorsqu’elle luttait désespérément, seule et quasiment sans armes, avec un Troisième Reich alors au faîte de sa puissance et que chacun avait fini par croire invincible.

Personne ne peut imaginer que ces représailles mettront un terme à la production de guerre britannique, inciteront les civils anglais à se révolter contre le gouvernement Churchill, et contraindront finalement la Grande-Bretagne à la reddition !

Pour Hitler, mais aussi pour le peuple allemand, les dites représailles sont sans doute nécessaires, et assurément légitimes, mais vu l’actuel déséquilibre des forces, tout indique qu’elles vont en définitive coûter bien plus cher à l’Allemagne et à la Luftwaffe qu’à l’Angleterre et à la RAF.

Et c’est bien là le drame !

Car à Berlin, chacun sait également qu’après leur semi-échec italien, Britanniques et Américains sont sur le point de lancer le "vrai débarquement", cette fois sur les côtes de France, et selon toute vraisemblance dans le Pas-de-Calais, un débarquement qu’il faudra absolument contrer avec tous les moyens dont on dispose,...  y compris donc avec les avions et les pilotes que l’on s’apprête à présent à risquer nuit après nuit dans le ciel anglais, et dont un bon nombre - personne n'en doute - n’en reviendra pas...

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