vendredi 24 mai 2024

7930 - un matraquage inefficace

Berlinoise poussant un landau sur la Kurfürstendamm en flammes, Berlin, 23 novembre 1943
... Berlin, bien sûr, n’est pas la seule ville allemande à se trouver matraquée jour après jour par cette nouvelle campagne de terreur lancée par le Bomber Command, mais même lorsqu'elle ne constitue pas la cible principale d'un raid, la capitale du Reich n’en est pas moins régulièrement frappée par des bombardements de diversion ou de harcèlement menés par de petites formations d’appareils ou par quelques Mosquito isolés.

Jusqu’au 31 mars 1944, "10 813 bombardiers larguèrent 17 000 tonnes d’engins explosifs et 16 000 tonnes d’engins incendiaires, tuant 9 390 civils. Deux mille sept cents membres d'équipage y trouvèrent la mort.

Comme toujours, les bombes firent beaucoup de dégâts : l'opéra de Charlottenburg, une grande partie de la Potsdamer Platz, les villas de la Potsdamer Strasse, de nombreux musées furent détruits, mais Berlin ne fut pas "annihilée". Elle continua au contraire à fonctionner en tant que capitale administrative et commerciale, et siège de diverses industries.

Même si quelques-unes de ces dernières furent effectivement touchées par les bombardements, la plupart des bombes frappèrent des cibles sans importance pour l’effort de guerre allemand.

Dans certains cas, les bombardements contribuèrent même à cet effort : lorsque les magasins de détail, les hôtels et autres entreprises sans rapport avec la guerre furent détruits, leurs ouvriers furent immédiatement transférés vers des tâches plus productives.

(...) L’architecture solide et moderne de Berlin, ses larges avenues et ses espaces ouverts (des milliers de bombes atterrirent inutilement dans le Tiergarten) et sa taille (dix-neuf fois plus grande que Paris) impliquaient qu’elle était en mesure de résister aux bombardements bien plus facilement que les villes allemandes plus anciennes et plus compactes" (1)

(1) Randall, op cit. page 194-195

Aucun commentaire: