vendredi 8 mars 2024

7953 - ... "la directive de Casablanca m’a permis d’attaquer à peu près n’importe quelle ville industrielle allemande de 100 000 habitants ou plus".

"attaquer à peu près n’importe quelle ville industrielle allemande de 100 000 habitants ou plus"
... "la directive de Casablanca, écrivit-il [Harris] après la guerre, "m’a permis d’attaquer à peu près n’importe quelle ville industrielle allemande de 100 000 habitants ou plus".

Même si la directive visait à mettre un terme aux bombardements de villes, et non à en lancer une nouvelle vague, Harris exploita son ambiguïté pour poursuivre sa campagne de destruction de villes.

Seuls deux hommes pouvaient l’arrêter : Churchill et Portal (1).

Le Premier ministre, après une année de bombardements sans résultat, ne croyait plus aux promesses exagérées des aviateurs, mais il ne put jamais résister à l’appel de bombarder Berlin.

Le 27 janvier, il envoya une note à Sinclair (2) l’exhortant de "continuer sur la grande ville".

Portal, pour sa part, savait que son subordonné n’appliquait pas la directive, mais - pour des raisons qui n’ont jamais été éclaircies - choisit de fermer les yeux.

Harris poursuivit donc ses efforts pour détruire l’Allemagne de bout en bout" (3)

Et, sans surprise, le premier objectif de Harris et du Bomber Command pour l’année 1943 n’est autre que la Vallée de la Rühr, cœur industriel de l’Allemagne où l’on trouve quantités de villes abritant raffineries de pétrole, aciéries ou encore usines chimiques...

(1) et (2) Charles Portal et Archibald Sinclair étaient respectivement Maréchal de l’Air et Secrétaire d’État à l’Air
(3) Hansen, op cit, pp 120-121

2 commentaires:

Anonyme a dit...

Bonjour!
Le,personnage de Harris est moins que sympathique (mais il ne faut pas oublier que L'Angleterre devait donner des gages à l'union Soviétique et qu'incinérer des villes allemandes devait réjouir le coeur de Staline,qui ne faisait guère de sentiment, surtout au vu du comportement de l'armée allemande vis à vis des civils russes).
Harris était un coriace et ce ne devait pas être facile de le contredire.

Ceci dit Portal s'est quand même opposé à Harris en une occasion bien précise : les très médiatisés raids des "casseurs de barrage" en mai 1943...

L'idée était de détruire les barrages de la Ruhr pour la priver d'électricité (en plus des ravages des inondations brutales) et les complexes recherches (apparemment farfelues) de Barnes Wallis sur les bombes à ricochet, supposées couler contre le barrage et le casser à sa base étaient en cours depuis mi-1942.
Une fois que les recherches farfelingues de Wallis ont semblé approcher de la solution, tout a failli s'arrêter car on demandait Wallis sur d'autre projets de bombardiers lourds (dont un hexamoteur jamais construit) . En plus il fallait prélever pas moins de 30 Lancaster , les modifier et entraîner un groupe d'aviateurs d'élite pour cette mission atypique à très basse altitude, ce que Harris voyait comme une pierre dans son jardin et un gaspillage de ressources.

Portal a visionné les essais de Wallis (largages à Chesil Beach et la destruction d'un petit barrage au pays de Galles) et trouvant qu'il y avait peut-être une bonne idée, il a court-circuité Harris et donné le feu vert pour les raids sur les barrages de la Ruhr.

Ces raids n'ont pas été LE triomphe attendu, mais ont quand même payé, car il a fallu entre 4 et 6 mois pour rattraper la production normale des usines de la Ruhr....

Diberville a dit...

On y vient, on y vient ;-)