vendredi 15 mars 2024

7860 - mi-figue, mi-raisin

... mais pour ne pas laisser aux Allemands la possibilité de concentrer tous leurs moyens défensifs autour de la Rühr, le Bomber Command va également, dès le 01 mars, mener quantités d’attaques sur d’autres objectifs et donc, en pratique, sur d’autres villes allemandes, à commencer bien sûr par Berlin, ne serait-ce qu’en raison du symbole qu’elle représente et de la quantité de ministères, d’administrations et d’industries de guerre qu’on y trouve.

Comme souvent, le bilan réel de toute cette campagne, qui se termine, du moins officiellement le 31 juillet 1943, est cependant très difficile à établir.

Près de deux-cents-mille civils allemands ont en tout cas été tués ou blessés dans ces multiples raids, et des dizaines de milliers de maisons et bâtiments divers proprement effacés de la carte, poussant d’ailleurs le Ministre de la Propagande Joseph Goebbels à écrire dans son journal que rien qu’à Essen, il faudrait "une douzaine d’années" pour tout reconstruire... à supposer bien sûr que les Anglais lui en laissent l’opportunité !

Reste que si Harris considère cette campagne comme un "extraordinaire succès", l’Allemagne nazie ne manifeste toujours aucune volonté d’accepter sa défaite !

Reste aussi que la production industrielle allemande, bien que ralentie à des degrés divers, n’en poursuit pas moins sa progression sous la houlette du très efficace Albert Speer (1) et d’une armée de travailleurs étrangers souvent forcés et même esclaves.

Reste enfin que dans cette affaire, le Bomber Command a lui-même perdu plus de 800 appareils au total, soit une moyenne de 5% des avions engagés à chaque sortie, ainsi que leurs équipages, tués ou faits prisonniers...

(1) architecte favori d’Hitler, pour lequel il avait notamment construit la nouvelle Chancellerie, Speer avait été nommé Ministre de l’Armement en février 1942 après la mort de son prédécesseur, Fritz Todt, dans un accident d’avion jamais élucidé

Aucun commentaire: