jeudi 14 mars 2024

7859 - un demi-succès

Le barrage de la Möhne, partiellement détruit lors du raid du 16 mai 1943
... 16 mai 1943

Dans la nuit du 16 au 17 mai 1943, les Dambusters passent donc à l’attaque, mais les appareils chargés de s’en prendre au barrage de la Sorpe échouent dans leur tentative et se retrouvent presque tous anéantis.

Ceux destinés au barrage de la Möhne et à son objectif secondaire, celui de l’Eder, ont néanmoins plus de chance :  la destruction du barrage de l'Eder provoque même un gigantesque raz-de-marée de neuf mètres de haut et de cent-soixante millions de mètres cubes d'eau, qui tue 1 300 civils et engloutit des villages entiers sur son passage.

Les dégâts matériels et humains de cette Operation Chastise fort bien nommée (1) sont énormes,... mais restent pourtant bien en deçà des espérances britanniques !

En effet, seule la destruction simultanée du barrage de la Sorpe aurait pu provoquer la paralysie totale de la Rühr. 

Au lieu de cela, et en quelques semaines, des dizaines de milliers d'ouvriers vont s’affairer à réparer les ponts et les infrastructures. A la fin septembre, le barrage de l'Eder sera rebâti, puis viendra le tour de celui de la Möhne.

Ce raid, qui va connaître un succès médiatique considérable, et qui démontre que, quand il le veut réellement, le Bomber Command est bel et bien capable de frapper avec précision, n’est donc, au mieux, qu’un demi-succès, de surcroit assombri par un taux de pertes catastrophique puisque huit des dix-neuf Lancaster qui y ont participé ont disparu, de même que cinquante-trois aviateurs sur cent-trente-trois...

(1) en anglais, to chastise signifie punir

2 commentaires:

Anonyme a dit...

Bonjour!
Le taux de perte a été assez effrayant sur le raid des Dambusters, principalement parce que la mission s'effectuait à très basse altitude, sous la couverture radar...et que les aviateurs britanniques étaient obliger de manipuler leurs "poids lourds" comme des avions de chasse,aves des crashes qui ne devaient rien à la Fla ce qui a dû dissuader Portal et Harris de remettre le couvert...ce en quoi ils ont eu tort.

Le barrage de la Möhne était un barrage "voûte" en mâçonnerie (la pression de l'eau bloque les pierres en place comme dans un arc de voûte d'église romane)

Il était donc très vulnérable à une bombe comme Upkeep placée au point critique...contrairement au barrage de la Sorpe qui était un "barrage-poids" (un bon gros tas de terre et de remblai sur lequel les bombes "upkeep" n'avaient pas vraiment d'efficacité...mais qui aurait été vulnérable à l'action des Tallboy et des "Grand Slam) qui s'enfonçaient dans la terre et créeaient des cratères énormes et des véritables tremblements de terre (la destabilisation des bunkers de V2 à Helfaut et Mimoyecques).

Wallis le savait ...et Albert Speer, éminent architecte, le savait aussi (il visita en détail les barrages de la Ruhr après "Chastise"et dans ses mémoires, il dit n'avoir pas compris pourquoi les anglais , après leur coup d'éclat n'insistèrent pas...ce qui lui laissa le temps de reconstruire les barrages avec des légions de travailleurs forcés bossant à des cadences infernales et H24...

Si le barrage de la Sorpe avait été bombardé à coups de Tallboy (qui s'avérèrent inefficaces ou presque sur les cyclopéens bunkers à sous marins de Lorient et Brest) et si les chantiers de reconstruction des barrages Sorpe et Möhne avaient été consciencieusement bombardés (ce qui supposait des bombardements de jour précis (contraires à la doctrine de Harris) la startégie de destruction des capacités hydroélectriques aurait probablement fonctionné à plein....

Mais bon...avec des si on mettrait paris dans une bouteille comme dit e ,bon peuple

Anonyme a dit...

flak...pardon oooups