jeudi 7 décembre 2023

7761 - Blitzkrieg

Parisiens lisant les affiches de mobilisation, septembre 1939
... la Pologne et son armée liquidées en quelques semaines et à la stupéfaction générale, le monde entier ne parle désormais plus que de la Blitzkrieg, de la Guerre éclair, remportée grâce à l'Aviation, ce qui, au moins dans l'esprit, donne raison aux théoriciens qui, comme Douhet ou Mitchell, ont fait du bombardement aérien l'arme suprême des conflits modernes, celle qui, par ses effets conjugués de destruction et de démoralisation loin en arrière du Front proprement dit, va réduire la durée des guerres à quelques semaines, voire à quelques jours seulement, minimisant en définitive le nombre total de morts.

L'avion a en effet aboli la Ligne de Front traditionnelle, et peut désormais porter la mort au coeur-même des villes ennemies, ou du moins aussi loin que le lui permet son rayon d'action.

Les civils français et britanniques le savent, et s'y préparent de leur mieux.

A Paris, à Londres, et dans la plupart des grandes villes menacées par les raids, les citadins couvrent à présent les fenêtres de leurs maisons de longues bandes autocollantes, pour se protéger des éclats de verre en cas d'explosion et, lorsqu'ils en disposent, transforment leurs caves en abris anti-aériens.

Un peu partout, les collections des musées prennent le chemin des sous-sols, tandis que les monuments et ouvrages d'art disparaissent sous les sacs de sable.

Et comme les avions peuvent facilement s'orienter, de nuit, à la lueur de l'éclairage urbain, le black-out s'impose tout naturellement dans les villes, et les plonge dans des ténèbres dignes du Moyen-Âge.

Bien que demeurant officiellement civils, les citadins qui ont eu la chance d'échapper à l'enrôlement se retrouvent fréquemment - et plus ou moins volontairement - embrigadés dans des unités paramilitaires de défense passive, qui creusent des tranchées, observent le ciel, se préparent à affronter les incendies et à secourir les blessés, mais aussi se métamorphosent en auxiliaires de police, ou en délateurs, et renseignent les autorités sur toute présence ou activité suspecte, tant chacun redoute la venue d'espions, de saboteurs et d'agents de la célèbre Cinquième Colonne...

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