jeudi 26 octobre 2023

7719 - la surenchère de l'escorte

Le Dido, célébrant lui aussi la Capitulation allemande. Notez les canons à grande élévation
... 20 octobre 1944

Et comme il n'y a aucune accalmie allemande à prévoir dans l'Arctique, les Anglais décident d'allouer non plus un, ni même deux, mais bien trois porte-avions d'escorte aux convois appelés à le traverser !

A leur appareillage, le 20 octobre, les vingt-sept cargos du JW61 disposent donc des porte-avions Vindex, Nairana et Tracker en plus, bien entendu, de leurs nombreux escorteurs habituels.

En face, le Wolfpack Panther aligne pas moins de dix-neuf U-boot, ce qui, pour l'Arctique, est considérable.

Mais bien avant les Allemands, c'est comme toujours la mer que les navires doivent affronter !

"À bord du [croiseur antiaérien] Dido, avec sa longueur et son étroitesse, son poids élevé dans les hauts, et son faible tirant d'eau", le lieutenant Bunn RNR (1) connut "une période des plus inconfortables sous la houle, il y avait des nuits où le sommeil était presque impossible sans hamac. 

À chaque repas, alors que je jonglais avec des assiettes dans la salle des cartes, on m'entendait jurer lorsque l'inévitable se produisait et que toute ma nourriture détalait de la table avec moi à sa poursuite

(...) La pagaille était indescriptible (...) le plus gros roulis enregistré n'était pourtant que de 37°, ce qui n'était guère impressionnant par rapport aux 57° des frégates" (2)

(1) Royal Navy Reserve
(2) Woodman, op cit, page 480

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Bonjour!
compliments pour le blog...les frégates River étaient une extrapolation des corvettes Flower qui étaient d'épouvantables rouleurs avec une courbe de stabilité particulière (soft ship versus hard, cad que le moment de redressement ne se fait sentir qu'avec une gîte importante) les Flower, dérivées d'un navire baleinier sacrifiaient beaucoup à la maniabilité et les marins britanniques disaient avec leur humour ...britannique que leurs bateaux roulaient, même sur la rosée d'une prairie humide.

A cette époque les stabilisateurs dynamiques étaient inconnus ou presque (seul exemple , le paquebot ...italien ! ...Conte di Savoia, faux sistership du Rex (qui détint le ruban bleu), deux navires splendides que la RAF prit bien soin de détruire, tout comme la ville du Havre...à croire que les intérêts de l'Empire se confondaient avec ceux de la Cunard Line dans l'après-conflit. Le Conte di Savoia était équipé d'énormes gyroscopes qui limitaient (un peu ) le roulis...

La plupart des navires de guerre ou de commerce devaient se contenter de longs ailerons fixes placés au niveau du bouchain(l'angle de raccordement des flancs et des fonds), quilles de roulis en français, Bilge keel pour les anglais...c'est sur ces quilles de roulis que les ingénieux nageurs de combat italiens fixaient les pattes d'oie de câble qui permettaient de suspendre à bonne distance les charges explosives des Maiali, les torpilles pilotées , en maximisant les effets de l'explosion.

Ce n'est qu'après la 2° GM qu'on inventa des stabilisateurs style "aile d'avion escamotable" (système Denny Brown, entre autres) , à sortir de la coque par mauvais temps , qui sont à incidence variable et asservis aux mouvent du navire via des senseurs électriques et une subtil réglage d'électromécanique , puis d' électronique et de ligne retard...Il faut bien çà pour calmer les mouvements parasites des hideux navires actuels , porte conteneurs avec d'invraisemblables empilements de boîtes à chaussures géantes, hideux et clinquants paquebots de croisière genre barres d'immeubles HLM nautiques, comme le tristement célèbre Costa Concordia

La stabilité des navires de guerre un peu âgés est aussi affectée par ...le suréquipement dans les parties hautes, un navire stable en sortie de chantier se voit plus ou moins inévitablement rajouter des superstructures, des antennes radar, de l'armement ..qui diminuent la stabilité et ajoutent du fardage (prise au vent)...On en retrouve des traces dans les romans (Mer Cruelle de Monsarrat, Ouragan sur le Caine d'Herman Wouk) dans le film le Crabe Tambour de Schondorffer...entre autres...à l'époque des canons c'était loin d'être un détail...on lâchait la salve quand l'indicateur de roulis était à zéro mais avec un navire très rouleur c'était moins évident qu'avec une plateforme de tir stable.