dimanche 17 septembre 2023

7680 - quel qu'en soit le coût

Le Tirpitz : un atout... ou un bouler à traîner ?
... mais les dégâts les plus importants, encore que les moins visibles, sont sans doute ceux qui touchent l’armement : si les tourelles B et C ne sont que provisoirement bloquées, la tourelle D - à l’extrême arrière - est quant à elle totalement inutilisable : sous la violence de l’onde de choc, celle-ci a en effet été soulevée hors de son socle (1) puis est retombée sur ses roulements, les massacrant sous ses quelque 1 100 tonnes !

Ceci dit, ces dommages sont-ils définitifs ? Et, si non, le Tirpitz vaut-il la peine d'être réparé ?

Pour l’amiral Doenitz, le Tirpitz n’avait depuis longtemps plus la moindre valeur en tant qu’arme, mais si plus personne ne pensait sérieusement à encore le faire sortir en mer, il n'en continuait pas moins, par sa seule présence, d’immobiliser un grand nombre de navires de guerre britanniques qui, sans lui, auraient sans doute été expédiés ailleurs, et surtout dans des endroits plus vitaux pour l'Allemagne.

L’un dans l’autre, le 24 septembre, soit deux jours à peine après l'attaque, Doenitz et Hitler conviennent donc de le faire réparer quel qu’en soit le coût.

Et ce coût s’annonce extraordinairement élevé !

Car avec ses arbres d’hélice désalignés, son gouvernail à remplacer, son fond de coque désormais plissé comme la peau d’un vieillard, ou encore sa tourelle D complètement bloquée, le Tirpitz doit nécessairement retourner en Allemagne et passer plusieurs mois dans la cale sèche d’un grand chantier naval...

(1) sur les cuirassés, les tourelles, ne sont pas fixées à la coque mais simplement retenues en place par leur propre poids, lequel, dans le cas des Yamato et Musashi japonais, peut atteindre 2 500 tonnes !

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