lundi 28 août 2023

7670 - continuer ou pas ?

Le Scharnhorst, dans la houle: ce n'était pas son domaine favori
... Altenfjord, 25 décembre 1943, 19h00

Le 25 décembre, plutôt que de fêter Noël, Bey a quant à lui reçu l’ordre de prendre la mer avec le Scharnhorst et les destroyers Z-29, -30, -33, -34 et -38.

A Berlin, Dönitz, qui vient tout juste de rentrer de Paris, a en effet autorisé la sortie du Scharnhorst, qui appareille donc vers 19h00 à destination de l’Île de l’Ours et d’un convoi que Bey se propose d’attaquer vers 10h00 le lendemain matin, en profitant des maigres quatre ou cinq heures de semi-clarté qu’offrent les régions arctiques à cette période de l’année.

Mais encore faudrait-il parvenir à retrouver ce satané convoi qui, depuis sa dernière position signalée, s’est forcément déplacé de plusieurs centaines de kilomètres.

Et même en extrapolant sa nouvelle position, encore faudrait-il être en mesure de le rejoindre à temps, et c’est bien là le problème, puisqu'après être montée à 25 nœuds au sortir de l'Altenfjord, la petite flottille allemande peine à présent à progresser dans une mer de plus en plus creusée !

Passe encore pour le Scharnhorst et ses 32 000 tonnes, mais les destroyers d’escorte, qui en font à peine 2 000, sont incapables de maintenir l’allure dans des creux de plusieurs mètres !

A 03h00, le 26 décembre, les choix de Bey se limitent entre rebrousser chemin vers l'Altenfjord, ralentir à un point tel qu’il va nécessairement rater son rendez-vous avec le convoi,... ou alors solliciter de continuer sa route à vitesse maximale avec le seul Scharnhorst, ce qui, contre toute attente, et en contraste total avec tous les refus des mois précédents, lui est accordé par Dönitz !

"Le grand-amiral voulait que Bey attaque le convoi avec le Scharnhorst seul si les conditions météo ne permettaient pas à la flottille [de destroyers] de suivre (...) mais laissait la décision finale à l'amiral" (1)

(1) Woodman, op cit, page 428

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