samedi 6 août 2022

7283 - le meilleur des deux mondes

Les Japonais ne font pas le poids face à la Bombe. Chicago Tribune, 13 août 1945
… contrairement à leurs adversaires, les Américains - nous l’avons vu - ne considéraient déjà le débarquement que comme un moyen parmi d’autres de l’emporter face au Japon : c’était le moyen du pire, celui à n’utiliser qu’en tout dernier ressort, lorsque tout le reste aurait échoué.

King et Nimitz étaient en effet convaincus qu’avec leur blocus naval, ils finiraient par affamer tous les Japonais, tandis qu’Arnold et Le May étaient certains qu’avec leurs B-29, ils réussiraient à incinérer jusqu’au dernier hameau nippon, ce qui, dans les deux cas, rendrait alors tout débarquement superflu.

Mais ces deux solutions avaient l’inconvénient d’exiger d’énormes moyens matériels et humains, et aussi beaucoup de temps à une époque où l’opinion publique américaine, toute à sa joie d’avoir triomphé du Troisième Reich, ne voulait même plus entendre parler de la guerre, et aurait donné n’importe quoi pour qu’elle se termine immédiatement.

Mais avec la Bombe, on peut désormais s’éviter à la fois les pertes d’un débarquement et les délais et les coûts d’un blocus ou d’une longue campagne de bombardement !

La  Bombe, c'est en quelque sorte le meilleur des deux mondes, puisqu'avec un seul bombardier et une seule bombe, on peut en effet déchaîner une puissance de destruction qui, autrement, en exigerait des centaines et mêmes des milliers.

Et on peut la déchaîner du haut des airs, sans courir soi-même le moindre risque, vu la faiblesse insigne des défenses anti-aériennes japonaises, ce qui ne laisse dès lors plus aux Japonais que le choix entre deux solutions aussi détestables l’une que l’autre : capituler immédiatement et sans condition tel qu’on l’exige d’eux depuis deux ans… ou alors périr jusqu’au dernier sans même avoir eu la satisfaction de tuer un seul Américain au passage !

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