mercredi 16 février 2022

7110 - le martyr d'une ville

Cadavres de philippins dans une rue de Manille, février 1945
Bataan et Corregidor redevenues américaines après l’annihilation de leurs garnisons nippones, revenons à présent quelques semaines en arrière, et plus précisément à Manille où, le 4 février, un peloton de reconnaissance du 14ème Corps n’a eu d’autre choix que de battre en retraite sous les tirs ennemis.

Presque entièrement constitués des marins du contre-amiral Iwabushi, les défenseurs japonais sont environ 17 000, soit facilement deux fois moins nombreux que les soldats américains et les guérilleros philippins qui les assiègent.

Comme ces derniers peuvent de surcroît compter sur de l’artillerie lourde et un support aérien dont les premiers sont totalement dépourvus, l’issue finale de cette future Bataille de Manille ne fait aucun doute, ce qui explique, du moins en partie, l’orgie de viols et de tueries qui va maintenant s’y dérouler

Car les Japonais, sachant qu’ils n’ont plus rien à perdre, et aucune chance d’infliger des pertes significatives à leurs adversaires , sont bien résolus à passer leurs nerfs et leurs frustrations sur la population civile et les prêtres catholiques de cette ville de près d’un million d’habitants ! 

"Les Japonais savaient qu’ils étaient pris au piège, et ils se battirent en conséquence. Et les principales victimes de cette bataille ne furent pas des combattants, mais bien la population civile, qui en souffrit atrocement.

Au lieu de la parade triomphale à travers les rues pour laquelle il
[MacArthur] s’était soigneusement préparé, il se retrouva à présider le martyr de la ville de Manille" (1)

(1) Hastings, op cit

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Merci une nouvelle fois pour votre blog que je déguste chaque jour.

Une petite finesse orthographique :

- un martyr : personne qui subit un (très) mauvais traitement

- le martyre : le mauvais traitement lui-même. Il convient donc d'écrire, par exemple : le martyre infligé par les Japonais etc.

Bonne journée,

JM