mercredi 23 décembre 2020

6591 - un "Sauveur"...

Déneigement d'un Ju-52, à Stalinmgrad. Un autre se prépare à atterrir
… Starobielsk, 24 novembre 1944

Arrivé à Starobielsk le 24 novembre, le futur "Sauveur" présumé de Stalingrad, Erich von Manstein ne tarde pas, lui, à se faire une idée exacte du défi qui l’attend.

Si, pour Hitler, se maintenir à Stalingrad constitue d’abord et avant tout une affaire de prestige, pour Manstein, la situation est beaucoup plus complexe et ne se limite en aucune manière au point de savoir qui occupe ou non une ville !

"Dès le 24 novembre (...) Manstein avait déjà correctement évalué la situation stratégique (…) Il ne s'agissait pas du sort d'une seule armée, mais de celui de toute l'aile méridionale du Front allemand en Russie et, finalement, du sort de ce Front tout entier. Si l'Armée rouge parvenait à s'emparer de Rostov-sur-le-Don (...) le désastre serait considérablement plus grand que celui de Stalingrad.

(...) Cette évaluation des enjeux stratégiques était aussi la première analyse rationnelle (...) depuis la contre-attaque soviétique du 19 novembre. Elle allait d'ailleurs motiver toutes les opérations subséquentes du Groupe d'Armées Don. En effet, de sa prise de commandement, à la fin novembre 1942, jusqu'à la contre-offensive de la 4ème Armée de Panzers, à la fin de février 1943, Manstein n'allait jamais perdre de vue que l'Armée rouge portait son principal effort contre le Groupe d'Armées Don, avec pour objectif de couper le flanc sud du reste du Front.

Toutes les décisions opérationnelles du Feld-maréchal allaient reposer sur ce postulat (...) C'est cette capacité de Manstein à ne pas se laisser distraire par l'adversaire qui allait lui permettre de rétablir et de stabiliser la situation à l'aile méridionale du Front" (1)

Sauf que pour y arriver, il allait falloir sacrifier la 6ème Armée...

(1) Lemay, Erich von Manstein, pages 318-318

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