lundi 4 janvier 2021

6603 - "Vous allez rester là jusqu'à ce que les Allemands vous fassent prisonniers, Rokossovsky et vous !"

Rokossovsky, sur le Front de Stalingrad
… bien que renié par Hitler, son ordre de retrait du Caucase a cependant le mérite d’avoir été émis juste à temps, sauvant ainsi le gros de l’armée allemande d’un désastre qui aurait été bien pire que celui de Stalingrad.

Reste néanmoins qu’aussi "stratégique" et "bien exécutée" soit-elle, une retraite n’en demeure pas moins une défaite qui, dans le cas présent, revient même, et tout comme l’année précédente, à biffer d’un trait de plume la quasi-totalité des gains réalisés au cours du printemps et de l’été !

Reste aussi, et surtout, que la dite retraite condamne encore un peu plus les défenseurs de Stalingrad à l’anéantissement : en ces ultimes heures de 1942, et comme Manstein l’avait pressenti un mois auparavant, le Kessel n’a finalement plus d’autre intérêt que de "fixer" le plus longtemps possible un grand nombre de divisions soviétiques qui seraient assurément plus utiles ailleurs.

Ironiquement, c’est d’ailleurs l’Armée rouge qui piétine maintenant devant Stalingrad comme la Wehrmacht quelques semaines auparavant, et c’est maintenant Staline qui fustige ses généraux comme Hitler avant lui !

Pour emporter la place, Rokossovsky a en effet réclamé - et obtenu - un renfort de  5 600 canons, 200 chars, 300 avions et plus de 200 000 hommes, "mais à la grande fureur d'un Staline de plus en plus impatient, des difficultés de transport vinrent retarder l'acheminement des renforts et du matériel nécessaire.

Voronov sollicita un nouveau délai de quatre jours. Staline se fit alors sarcastique : "Vous allez rester là jusqu'à ce que les Allemands vous fassent prisonniers, Rokossovsky et vous !". Avec une extrême réticence, il accepta que la date de l'opération soit finalement reportée au 10 janvier" (1)

(1) Beevor, op cit page 431

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