dimanche 3 janvier 2021

6602 - Dans un coin de la pièce, un gramophone jouait du Beethoven

Kurt Zeitzler : l'homme qui arracha à Hitler la retraite du Caucase

 … Wolfsschanze, 27 décembre 1942

Le 20 décembre 1942, conformément là encore aux prévision de Manstein, l'Armée rouge a enfoncé le Front trop faiblement défendu par la 8ème Armée italienne, accréditant encore un peu plus sa volonté d’isoler le Groupe d'Armées Don du Groupe d'Armées A, en s'emparant de Rostov-sur-le-Don.

Une semaine plus tard, 27 décembre, c’est un Zeitzler affolé qui se présente inopinément à la Wolfsschanze et demande à parler d’urgence au Führer.

"Après avoir reçu l'autorisation d'entrer dans la Zone de Sécurité I, le général fut escorté par un garde du RSD jusqu'au Führerbunker, à présent gardé nuit et jour par le SS-Begleit-Kommando. Montrant son laissez-passer officiel, il obtint l’accès au bunker, puis fut conduit par l’un des aides-de-camp  d’Hitler jusqu’à sa chambre.

Dans un coin de la pièce, un gramophone jouait du Beethoven (…) Au cours de leur conversation, le général informa Hitler en termes sans équivoque de la catastrophe imminente dans le Caucase. Il lui déclara crûment que s'il n'ordonnait pas immédiatement la retraite du Front du Caucase, il allait se retrouver avec un autre Stalingrad sur les bras.

Au début, Hitler demeura assis tranquillement, en digérant chaque mot du général, puis lui dit  d'ordonner le retrait. Mais une fois ce dernier reparti, Hitler finit par se raviser et par téléphoner à l’état-major du général pour essayer d’empêcher Zeitzler d’exécuter son ordre.

Après de multiples tentatives pour lui parler, il fut finalement mis en communication, mais il était déjà trop tard : l'ordre avait été donné. Lorsque Hitler reposa le récepteur, il était bien conscient de ce qui allait maintenant à se produire. Un retrait général d’Union soviétique semblait désormais inévitable" (1)

(1) Baxter, op cit

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