vendredi 30 octobre 2020

6547 - la Symphonie nº 7 de Bruckner

Tankiste soviétique hissant un étendard sur un char KV-1, Moscou, 31 décembre 1941
 … Wolfsschanze, 31 décembre 1941

Après avoir accepté la démission de von Brauchitsch et décidé, moins de deux heures plus tard, d’assumer lui-même le commandement de l’Armée de terre, Hitler "pour la première fois depuis de nombreux jours, semblait satisfait de sa décision et pouvait désormais diriger personnellement ses troupes.

À ses yeux, les généraux constituaient la seule menace à la victoire à l'Est (…) Il n'avait pas osé quitter son quartier général, craignant que sans sa direction éclairée, le Front de l'Est ne se transforme en déroute.

Les festivités de Noël à la Wolfsschanze furent sombres. La veille, l'as des panzers, le général Heinz Guderian, avait rapporté n’avoir plus que 40 chars sous son commandement. Le groupe du général Hoepner n’en avait plus que 15, mais Hitler leur avait quand même interdit de retraiter.


[Walter] Hewel (1) écrivit "Un Noël déprimant. Les pensées du Führer sont ailleurs. Aucune bougie allumée" (…) La veille du Nouvel An, le maréchal Gunther von Kluge téléphona au quartier général, demandant l’autorisation de procéder à des replis mineurs. Hitler refusa catégoriquement. Ce soir-là, le souper fut servi tard. Hitler s’endormit ensuite profondément, épuisé par les événements de la journée.

Alors que les dernières minutes de 1941 s'écoulaient, son personnel se rassembla tranquillement et attendit qu'il émerge de sa torpeur. Mais depuis 23h30, Hitler était au téléphone, écoutant à nouveau Kluge réclamer l’autorisation de retirer ses troupes.

Pendant trois heures, Hitler discuta avec son maréchal, lui expliquant en des termes sans équivoque la nécessité de demeurer ferme. Ce n'est qu'à 2h30 du matin qu'Hitler apparut au salon de thé pour saluer ses intimes. Les yeux fatigués, il s'effondra épuisé dans un profond fauteuil.

En arrière-plan, le phonographe jouait la Symphonie nº 7 de Bruckne
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(1) diplomate et représentant spécial du ministre Ribbentrop auprès d’Hitler, Hewel se suicida à Berlin le 2 mai 1945
(2) Baxter, op cit

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