Cavaliers soviétiques près de Moscou, 20 décembre 1941. Notez le Panzer III abandonné |
Le 18 décembre, le Hitler accède à la demande de von Bock d'être relevé de son commandement du Groupe d’Armées Centre. Le lendemain, c’est au tour du maréchal von Brauchitsch, commandant-en-chef de l’Armée de Terre, de se voir remercier.
Ces deux limogeages, qui suivent celui de von Runstedt (30 novembre) et précèdent ceux de 35 autres généraux (!), démontrent certes la volonté d’Hitler de "tenir à tout prix", mais ne changent pour l’heure strictement rien à la situation militaire sur le terrain, et posent même un grave problème supplémentaire : celui de trouver un successeur à Brauchitsch, cet homme "complètement malade et au bout du rouleau", selon les propres paroles d’Hitler
Pour le remplacer, le nom d'Erich von Manstein est sur toutes les lèvres, et le demeurera encore quasiment jusqu’à la fin de la guerre.
A tous égards, Manstein est un manœuvrier de génie, et probablement le plus grand stratège de la 2ème GM. C'est à lui que l'on doit notamment les plans d'invasion de la Pologne, et l'idée du magistral "coup de faucille" de la Campagne de France. Et à 54 ans (depuis le 24 novembre), il est également, avec Rommel, le général le plus populaire de l'armée allemande.
Reste que cet homme brillant l’est sans doute trop aux yeux d’Hitler, qui ne peut supporter que quelqu'un puisse lui faire de l'ombre (1), et qui se méfie de lui (2)
Ce pourquoi, contre toute logique militaire, et à la consternation de tout l’État-major, Hitler décide de ne pas remplacer Brauchitsch, ou plus exactement d'assumer lui-même le commandement-en-chef de l’Armée de Terre, lequel n’est finalement, selon lui, "qu'une petite affaire de commandement tactique (...) à la portée du premier venu" (3) !
Le 19 décembre 1941, Hitler ajoute donc cette nouvelle charge à celles, déjà considérables, de Chef de l'État et de Chancelier du Reich !
Pour la Wehrmacht, c’est le début de la descente aux enfers...
(1) Hitler s'était personnellement attribué tout le mérite du "coup de faucille" pourtant dû à Manstein
(2) ironiquement, c'est également vers Manstein que se tourneront, après Stalingrad, les partisans d'un coup d'État contre Hitler
(3) Kershaw, page 663
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