T-26 soviétiques lors de la Bataille de Moscou, décembre 1941 |
Loin de fournir le blé, le pétrole et la main d’œuvre servile dont le Reich a besoin, l'Union soviétique absorbe au contraire toujours davantage de ressources matérielles et humaines en provenance du Reich et des pays occupés, et loin de goûter un repos bien mérité et au chaud, les soldats allemands continuent d'affronter les forces ennemies, grelottent sous la neige, et espèrent sans trop y croire la venue de renforts et d'équipements hivernaux.
Comme l'écrivit le général Blumentritt, "nous avons découvert en octobre et début novembre que les Russes que nous avions anéantis n'avaient en rien cessé d'exister comme puissance militaire. (...) Tout cela était pour nous inattendu. Nous ne pouvions pas croire que la situation se transformerait ainsi alors qu'après nos victoires décisives, Moscou nous semblait à portée de mains" (1)
Au sein de l'armée allemande, personne néanmoins ne parle encore de retraite, ni a fortiori de défaite, mais tout au plus d'un contre-temps, certes extrêmement fâcheux, mais surmontable : le Russe, comme ne cesse encore de le répéter Hitler, est "fini", et sera définitivement vaincu au printemps prochain, lorsque le retour du beau temps, l'arrivée de renforts et d'armes nouvelles, permettra de repartir à l’offensive.
En attendant, il faut tenir coûte que coûte, et surtout ne pas céder le moindre mètre du terrain si chèrement conquis au cours de l'été, ce qui va évidemment contraindre l'armée allemande à un douloureux hivernage, aussi coûteux pour le Reich que meurtrier pour les hommes.
Mais cette "volonté du Führer" se heurte cependant aux dures réalités du terrain et au légitime désir des officiers de préserver autant que possible les soldats placés sous leur commandement en ne les exposant pas inutilement à la fureur des éléments.
Début décembre, là encore de leur propre initiative, et là encore sans en référer à Hitler, certains généraux - comme Guderian - commencent même à replier leurs avant-gardes vers des secteurs moins exposés du Front.
Personne parmi eux n'imagine cependant les Russes capables de mener la moindre contre-offensive d'envergure dans des conditions météo aussi épouvantables
Ils se trompent..
(1) Fana de l'Aviation, HS no 31, page 93
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