vendredi 25 septembre 2020

6512 - l'homme de l'ombre

Bormann, en 1934 : le discret pouvoir de "l'homme de l'ombre"
… né à Halberstadt (Saxe) en juin 1900, Martin Bormann est l’incarnation-même de "l’homme de l’ombre", mais aussi de l’arriviste sans scrupule, qui ne recule devant rien, et surtout pas le meurtre, pour arriver à ses fins.

Après avoir longtemps œuvré dans l’ombre de Rudolf Hess, propulsé en 1933 Chef de la Chancellerie du Parti, Bormann s’est progressivement rapproché de celle d’Hitler lui-même.

Gérant, non sans efficacité, la fortune personnelle du dictateur - et notamment les confortables revenus tirés des nombreuses rééditions de Mein Kampf, devenu livre de chevet obligatoire de tout citoyen allemand respectable - Bormann a également supervisé bon nombre de travaux menés sur l’Obersalzberg, et en particulier la construction de la Kehlsteinhaus ("maison du Kehlstein"), plus connue aujourd’hui sous son surnom de "nid d’aigle".

Toutes ces réalisations lui ont valu l’attention, et les remerciements, d’Hitler qui, en mai 1941, après la fuite - extraordinairement controversée - de Rudolf Hess vers l’Angleterre (1), lui a tout naturellement attribué le poste laissé vacant par ce dernier.

Et dans un État aussi dysfonctionnel que le Troisième Reich, ce poste, en apparence secondaire et essentiellement administratif, est en vérité de la première importance puisqu’il offre,  à son titulaire, pour l’heure la possibilité de décider qui peut - ou non - rencontrer Hitler, mais aussi, plus tard, et en vertu du Führerprinzip, celle de promulguer en son nom quantités de décrets ayant automatiquement force de loi…

(1) le 10 mai 1941, Rudolf Hess, avait décollé à bord d’un Messerschmitt 110, mit le cap sur l'Angleterre, puis s’était parachuté au-dessus de l'Écosse afin, dira-t-il, d'offrir une paix séparée à la Grande-Bretagne. Incrédules, les Britanniques l’avait mis au secret avant qu’un communiqué officiel allemand ne le présente, deux jours plus tard, comme "mentalement dérangé". Condamné cinq ans plus tard à la prison à vie par le Tribunal de Nuremberg, Hess s’éteignit le 17 aout 1987 à la prison de Spandau, à l’âge de 93 ans, sans que son rôle exact dans cette affaire ait jamais pu être éclairci

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