samedi 26 septembre 2020

6513 - l’alliance Wolfsschanze/Bormann

Bormann (au centre, à gauche d'Himmler) et Hitler, au printemps 1940
… et parce qu’il possède, sur l’Obersalzberg, une villa située à seulement quelques centaines de mètres de la résidence d’Hitler, Bormann va disposer, à la Wolfsschanze, d’un bunker certes bien plus petit, mais lui aussi construit à un jet de pierres de celui du Führer, dont il va, au fil des mois, régir de plus en plus complètement l’agenda.

A la fin de la guerre, seuls quelques maréchaux et personnalités de très haut rang comme Goering, Goebbels, Himmler ou encore Albert Speer, bénéficieront encore du privilège - car c’en est bien un ! - de pouvoir rencontrer le dictateur sans devoir au préalable en faire la demande à Bormann, devenu le véritable gardien du Temple.

Déjà importante, la distance qui sépare Hitler de son peuple, et de la Réalité, est donc plus que jamais condamnée à empirer, d’abord parce qu’au beau milieu d’une forêt perdue de Prusse orientale, la Wolfsschanze est très éloignée, géographiquement et symboliquement, de Berlin et des autres grandes villes allemandes, et parce qu’Hitler s’y retrouve protégé, et isolé, par plusieurs "zones de sécurité" impénétrables au commun des mortels, mais aussi parce que Bormann veille - et veillera de plus en plus jalousement - à ne lui faire rencontrer que les personnes les moins susceptibles de le contredire et de remettre en cause sa vision du Monde et sa manière de faire la guerre !

Et du point de vue de ceux - encore très peu nombreux en cet automne de 1941 - qui ont juré sa perte, l’alliance Wolfsschanze/Bormann pose dores et déjà un défi quasi insurmontable ! Plus question cette fois d’imaginer un quelconque attentat commis par une personne totalement étrangère au sérail, comme celui perpétré deux ans plus tôt par le modeste menuisier Georg Elser : pour avoir la moindre chance de succès, l’attaque ne pourra provenir que de l’intérieur, c-à-d d’une personne habilitée à s’approcher au plus près du dictateur !

A condition évidemment - nous y reviendrons - d'en trouver une…

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