mercredi 2 septembre 2020

6489 - rompre avec la tradition

Les ruines du Felsennest : la Nature a repris ses droits...
... mai 1940

Et lorsque se déclenche l'offensive, le 10 mai 1940, c'est depuis les petits bunkers du Felsennest qu'Hitler supervise les opérations.

Il les supervise,... mais il les dirige aussi puisque, rompant avec la tradition de ses prédécesseurs, et en particulier avec celle de Guillaume II, Hitler entend bel et bien, et à la grande surprise de ses généraux, commander ses armées sur le terrain !

"Les commandants qui se battaient au Front étaient constamment sous l'influence du Führerhauptquartier. Nombre d'entre eux se voyaient régulièrement convoqués pour y faire une présentation ou un rapport, qui offraient à Hitler et à son État-major un aperçu plus détaillé des opérations qui se déroulaient sur la ligne de Front" (1)

Bien que fort déroutante pour les cadres de l'Armée, nullement habitués à subir pareil examen, cette attitude n'est pourtant pas condamnable en soi : contrairement à une légende tenace, et volontairement véhiculée par les généraux allemands après 1945 pour s'exonérer de toute responsabilité dans la défaite, Hitler n'a rien d'un total béotien en matière militaire ce qu'Erich von Manstein, qui fut sans conteste son meilleur manœuvrier et un des plus brillants stratèges de la 2ème G.M., reconnaîtra lui-même, en soulignant que le Führer ne manquait ni de flair, ni de jugement, ni de compréhension des affaires de la guerre.

Le problème, qui ne fera que s'aggraver au fil du temps et surtout avec la venue des premiers revers, c'est que l'intéressé n'a jamais dépassé le grade de caporal, n'a jamais fait une quelconque École de Guerre, ni passé le moindre brevet d'État-major...

(1) Ian Baxter, Wolf's Lair, Inside Hitler's East Prussian HQ

1 commentaire:

Rémi a dit...

Oui enfin l'un des problèmes est que les généreaux allemands ont mis sur le dos d'Hitler leurs erreurs de commandement.
Les soviétiques reconnaissent qu'à Stalingrad manstein leur a fait cadeau de dix jours par exemple. La bataille aurait peut-être tournée autrement si il avait dans ce cas été plus agressif.