samedi 29 août 2020

6485 - le grand départ

Hitler, promenant son chien à côté de son train spécial. Notez le wagon de Flak
... Gare d'Anhalt, Berlin, 3 septembre 1939

Le décor à présent planté, revenons au 3 septembre 1939, et plus précisément à Berlin, à la Gare d'Anhalt,Hitler s'apprête pour la première fois à quitter sa capitale afin de rejoindre son armée qui, deux jours auparavant, a envahi la Pologne.

Et tandis que son train spécial roule vers le Front où les bonnes nouvelles se succèdent, le Führer n'en réalise pas moins que, pour la première fois, il vient aussi de perdre son pari face à la France et la Grande-Bretagne, dont il était pourtant convaincu qu'elles ne feraient rien.

"Malgré les mises en garde, ses projets (...) s'étaient fondés sur l'hypothèse que la Grande-Bretagne [considérée comme le point faible de l'alliance franco-britannique] n'entrerait pas en guerre (...) Dans ces conditions, si l'on s'en fie au récit de Paul [Otto] Schmidt [interprète officiel d'Hitler], il n'est pas étonnant qu'au moment où il reçut l'ultimatum britannique [lui enjoignant de se retirer de Pologne sous peine de déclaration de guerre], dans la matinée du 3 septembre, Hitler se soit tourné en colère vers Ribbentrop pour lui demander "Et ensuite ?"" (1)

Mais s'il a perdu son pari, Hitler, heureusement pour lui, n'en a pas moins gagné sur l'essentiel puisque ses nouveaux adversaires, loin de voler au secours de leur allié polonais, vont plutôt se contenter de rester tranquillement sur leurs positions, lui laissant ainsi tout le temps nécessaire pour terrasser la malheureuse Pologne, s'en partager les dépouilles avec l'URSS (en application du "Protocole secret" du Pacte germano-soviétique signé dix jours auparavant),... puis rapatrier sur le front occidental ses soldats victorieux...

(1) Kershaw, Hitler, volume 2, page 349

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