mercredi 19 août 2020

6475 - la singularité hitlérienne

Hitler, à l'automne 1944 : vieilli,  mais toujours au milieu de ses généraux...
… avant d’aller plus loin, il importe donc de comprendre les raisons de cette étrange "singularité hitlérienne"

Hitler, on l’a souvent dit, se méfie de ses généraux, et cette méfiance le pousserait dès lors à les accompagner sur le terrain pour s’assurer qu’ils respectent bien sa volonté et ses instructions, mais cette méfiance est, aujourd’hui encore, largement partagée par l’ensemble de la classe politique, et n’est-ce pas le grand Clémenceau qui, lors du conflit précédent, affirmait déjà que la guerre était "une chose trop sérieuse pour être confiée à des militaires"

Hitler, on l’a dit également, est hanté par la crainte de la trahison, et cette crainte le pousserait dès lors à surveiller ses généraux du plus près possible, mais sur ce plan, Staline est encore plus paranoïaque que lui, et a déjà fait - et fera encore - exécuter bien plus de généraux et de personnalités qu’il suspectait de vouloir le trahir.

Même après l’attentat de la Burgerbraukeller, impossible d’autre part de soutenir que le Front constitue pour Hitler un endroit plus "sûr" que le Berghof ou même la Chancellerie du Reich à Berlin, a fortiori si - comme il le fera d’ailleurs à maintes reprises - il doit s’y rendre en avion, moyen de transport à la fiabilité encore très aléatoire à l’époque, et de toute manière sujet à une éventuelle attaque par des appareils ennemis.

L’explication doit donc être cherchée ailleurs, et plus précisément dans le passé et la personnalité du Führer lui-même

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Clémenceau n'a pas dit que la guerre était "une chose trop sérieuse pour être confiée à des militaires" pendant la première guerre mondiale, mais en 1887 dans le cadre de l'affaire Schnaebelé, ou le général Boulanger manœuvrait pour que la france prenne prétexte de l'affaire pour déclarer la guerre a l'Allemagne et prenne sa revanche sur l'affront de 1870/71.
La guerre est ici la prise de décision de faire la guerre, qui doit rester aux politiques, pas sa conduite