vendredi 31 juillet 2020

6456 - les oubliés

Soldats africains de l'armée française, près de Besançon, à l'hiver 1944
… purement symbolique, puisque limitée à moins de 200 hommes le 6 juin 1944, la présence français en Normandie ne se matérialisa réellement que  deux mois plus tard, avec le débarquement sur Utah Beach des premiers soldats et des premiers tanks de la 2ème D.B.

Par contraste, cette même présence se concrétisa en Provence dès le lendemain du débarquement, et finit, après seulement quelques semaines, par représenter plus de 250 000 hommes !

Mais alors pourquoi ceux-ci sont-ils aujourd’hui presque totalement oubliés, y compris - et c’est tout de même un comble (!) - par les Français eux-mêmes ?

C’est parce qu’à toutes les raisons déjà invoquées jusqu'ici, il faut à présent ajouter l’ethnicité de ces hommes, majoritairement composés - nous l'avons vu - de maghrébins et d’Africains n’ayant jamais vécu en France et n’ayant d’ailleurs de "Français" que le nom, mais aussi de pieds-noirs qui - et c’est bien le moins qu’on puisse en dire - étaient tout sauf des "gaullistes de la première heure" et, dans les années suivantes, entretinrent d'ailleurs de rapports souvent exécrables avec le général et son gouvernement.

Non contents d’être souvent fort différents des "Français de France", ces pieds-noirs, ces maghrébins, et, surtout, ces Africains, furent également incités, et ce dès l'automne 1944, à regagner au plus vite leur terre natale, officiellement parce qu'ils "supportaient mal les rigueurs de l'automne", mais aussi en raison de la volonté de De Gaulle d'intégrer aux plus vite les combattants FFI au sein de l'armée régulière, et d'en "blanchir" ainsi les effectifs

Et parce qu’ils étaient pour la plupart repartis fort loin de la métropole, la métropole, qui avait il est vrai bien d’autres choses en tête, à commencer par la reconstruction du pays, ne manqua pas de les oublier...

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