mardi 14 juillet 2020

6439 - au tour de l'Armée B

Soldats de "l'Armée B", après leur débarquement
… mais le 16 aout, les premiers soldats français ont également commencé à débarquer sur les plages conquises la veille par les Américains.

Dans les jours et les semaines qui vont suivre, plus de 250 000 hommes vont ainsi fouler le sol d’une Patrie qui, pour beaucoup n’est cependant pas la leur puisque "l’Armée B" - nous l’avons vu - est composée à plus de 80% de soldats d’une "Armée d’Afrique qui compte elle-même plus de 50% de Maghrébins, et de 10% de soldats africains de la "Coloniale" (1), les Français de la Métropole - qui pour certains sont les seuls "vrais Français" - ne représentant au bout du compte qu’environ 8% des effectifs totaux

Ces pourcentages globaux varient néanmoins fortement selon le type d’arme : les Maghrébins ne constituant ainsi que 30% des effectifs de l’Artillerie mais, sans surprise, 70% des tirailleurs, c-à-d des seules unités véritablement appelées à servir de "chair à canon" dans les offensives qui vont suivre.

Dit autrement, la majorité des troupes françaises appelées à libérer la France, et a fortiori à mourir pour elle, n’a jamais connu ce fameux "sol sacré de la Patrie" sur lequel elle met pour la première fois les pieds en ce mois d’aout 1944 !

Au fil des mois, cette "Armée B" pour le moins cosmopolite se verra néanmoins renforcée par un nombre sans cesse croissant de Français de métropole, quant à eux issus des Forces Françaises de l’Intérieur (FFI), ce qui, ironiseront certains, permettra d’en "blanchir" progressivement les effectifs »…

(1) "La Coloniale », rappelons-le également, désigne en principe toutes les unités militaires issues des différentes colonies françaises d’outre-mer, à l’exception de celles d’Algérie, du Maroc et de la Tunisie, qui relèvent quant à elles de l’"Armée d’Afrique"

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Ce que vous dites est assez vrai, cependant il faut relever que certains maquis incorporaient une proportion de maghrébins installés en France (militaires jetés là par la défaite de 40 ou ouvriers des villes) cela transparaît dans l'autobiographie de Jacques Perret -très "trône et Autel", royaliste mais pas du tout tenté par l'aventure fasciste, qui après avoir enfin réussi à s'évader d'Allemagne ("Le caporal épinglé") avais rejoint un maquis (orienté à droite et rattaché à l'ORA Organisation de Résistance de l'Armée, où l'on retrouvait aussi des réfugiés espagnols républicains évadés des cmaps pétainistes d'Argelès et de la côte Languedocienne)....c'est le très drôle roman picaresque "Bande à Part" qui décrit la vie au maquis à hauteur d'homme et sans préchi préchâ politique.
Plus généralement la Guerre , l'occupation et la déportation ont brassé les classes sociales et les sensibilités politiques (Cf les efforts déployés dans l'enfer de Buchenwald par l'organisation clandestine communiste pour sauver la peau de Marcel Bloch -plus tard Marcel Dassault- un grand baron de l'industrie aéronautique mais aussi un ingénieur de haut niveau.

L'intéressé en gardera une éternelle reconaissance à Marcel Paul (le dirigeant communiste et premier directeur général de l'EDF nationalisée, compagnon d'infortune de Dassault dans l'enfer des camps nazis)et financera discrètement les fins de mois difficiles du journal l'Humanité (organe officiel du PCF...pas vraiment copain du grand patronat)