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Claretta Petacci, maîtresse des bons mais aussi des ultimes moments du Duce |
Mais le lendemain, à la stupéfaction de son entourage, Mussolini décide plutôt… de s’en retourner à Côme !
A-t-il appris que les Suisses refuseraient de le laisser entrer sur leur territoire ? Les "envoyés" britanniques de Churchill, ou les agents américains de Dulles, ne se sont-ils pas présentés au rendez-vous ?
Aujourd’hui encore, le mystère demeure, mais le seul résultat concret de ce geste a priori insensé est évidemment de s’en retourner directement dans la gueule du loup,… c-à-d face aux partisans italiens dont il cherchait précisément à se soustraire !
A partir d’ici, l’Histoire se brouille encore davantage : selon la version officielle et encore aujourd'hui la plus couramment admise, Mussolini, Petacci et leur escorte, arrivés à Côme, ou en redescendant vers Côme, croisent sur leur route une colonne de Flak allemande occupée quant à elle à retraiter vers l’Autriche, ainsi que celle d’un petit groupe de fascistes italiens menés par Alessandro Pavolini, créateur des tristement célèbres Brigate Nere, qui tentent de le rejoindre depuis deux jours.
Mussolini, Petacci, l'escorte allemande, Pavolini et ses hommes, décident alors de se joindre au bataillon de Flak qui remonte la rive occidentale du lac, mais à Musso, les uns et les autres tombent non pas dans une embuscade mais bien sur un premier barrage de partisans italiens
Et la précision est d’importance, puisqu’en ces jours de complète débâcle, les officiers allemands ont en effet pris l’habitude de négocier de petits "arrangements" avec les responsables locaux de la Résistance italienne…
2 commentaires:
Bonjour, et compliments pour le Blog...
Trés difficile de connaître la vérité sur les derniers jours de Mussolini , il y a tant de versions contradictoires...P Milza a tenté d'en faire une synthèse dans son livre sur les derniers jours de Mussolini, la RAI y a consacré moult émissions (avec cette complicationqu'à la RAI existe-ou existait- un gentleman agreement suivant lequel certaines chaînes étaient de droite et d'autres de gauche)...et les souvenirs des uns et des autres ont été sujets à variations et à révisions (sans compter qu'il y a eu des règlements de compte internes a la résistance et certains témoins cles ont été proprement liquidés)
En ce qui concerne Pavolini et ses brigades noires , il est à peu près certain qu'il avait rassemblé , à Milan et à Côme, quelques milliers de miliciens de tout poil (y compris des gens de sac et de corde surtout intéressés par le pillage) , et qu'il avait promis à Mussolini (et aux différents supplétifs fascistes comme Darnand , venus finir leur parcours dans la vallée de la Valtellina) une troupe de plusieurs dizaines de milliers de combattants pour "les Thermopyles du fascisme" (pas moins!!!). Petit souci , il avait laissé ses troupes (2500 Hommes environ, paraît-il) sans commandement à Côme le temps de faire un aller-retour pour consulter Musolini et le gouvernement fantoche en route sur l'étroite route de corniche autour du lac ....
Le temps de revenir, il n'y avait plus de troupe...ou presque , les fascistes restés à Côme essayaient de se fondre dans la nature, de rejoindre les partisans ou de négocier avec eux une reddition qui leur permette de sauver leur peau.
Il semblerait que ce soit son retour à la tête d'une très maigre troupe (à peine une centaine de jusqu'auboutistes) et à bord d'un blindé d'opérette (un camion Lancia réquisitionné et artisanalement blindé, avec une tourelle bricolée et une paire de mitrailleuses scotti) qui ait décidé Mussolini à confier son sort aux Allemands , renforcés par le bataillon de Flak en pleine retraite.
Le "Blindati di Dongo", le blindé en fer blanc de Pavolini (Mussolini était à bord) sera très facilement bloqué et immobilisé par les partisans (les roues avant n'étaient pas protégées) près de Dongo et à partir de là, Mussolini s'est déguisé en soldat allemand, est monté dans un camion de la Flak et a continué ...pas bien loin,jusqu'au village de Musso, tandis que les partisans qui avaient très bien compris de quoi il retournait, s'emparaient de toute sa suite (y compris Claretta Petacci, son frère Marcello -qui avait un faux passeport espagnol- et surtout du "trésor de la république de Salo".
Tous les ministres et assimilés ont été fusillés le lendemain sur la promenade qui longe le lac , y compris Pavolini, qui avait essayé de fuir,avait joué au héros de Western en échangeant des coups de feu avec les partisans avant de se cacher sur un rocher submergé d'où on le retira en très piteux état (bras cassé blessures et hypothermie)...
Très chevaleresque, le chef des résistants local Pierluigi Bellini delle Stelle, authentique noble florentin permettra à Clara Petacci de retrouver Mussolini (arrêté à Musso malgré son déguisement de soldat allemand) pour les dernières heures qui leur restaient à vivre...
Les chefs du CLNAI (majoritairement communistes) et notamment Luigi Longo (redoutable combattant et ancien des Brigades internationales en Espagne) ont été très vite prévenus de l'arrestation de Mussolini et ont été également mis au courant de diverses tentatives et plans pour livrer Mussolini aux troupes américaines, ce qui les a décidés à brusquer les choses, y compris vis à vis de la brigade de résistants qui détenait le couple Mussolini Petacci.
La mort de Claretta Petacci est un fait assez dérangeant. Là encore , les versions divergent : soit elle se seait jetée dans la ligne de tir pour mourir avec Mussolini au moment de son exécution, soit elle aurait été victime d'un partisan à la gâchette trop facile.
Ouuups, vous avez raison , le premier barrage était à Musso et le second (là où les camions de la Flak ont été fouillés et Mussolini arrêté , était 3ou 4 Km plus au nord à Dongo (où ont bien eu lieu ensuite les exécutions des ministres de la RSI)
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