samedi 11 avril 2020

6345 - "Envoyez-moi un de vos hommes de confiance. Les documents que je pourrai lui donner vous intéresseront"

Mussolini, passant la 5ème Brigade Alpine en revue, 1945
… Milan, 23 avril 1945

Car bien que son existence-même ne relève plus depuis longtemps que de l’anecdote, le sort ultime de Benito Mussolini mérite que nous lui consacrions maintenant quelques pages, ne serait-ce qu’en raison des mystères et controverses que le dit sort continue encore de susciter, plus de soixante-dix ans après la mort du Duce.

Sans pouvoir réel, et constamment protégé, et surveillé, par les Allemands depuis sa rencontre avec Hitler du 14 septembre 1943, Mussolini, qui aurait assurément préféré prendre sa retraite fort loin de l’Italie, a - comme nous l'avons vu - finalement été contraint par le Führer de former, à Salo, une République Sociale Italienne entièrement sous la coupe du Reich.

Dix-huit mois plus tard, Mussolini n’a cependant plus d’autre choix que de contempler l’effondrement inévitable de son régime fantoche,... mais aussi de s’interroger sur le sort qui l’attend.

Le 30 mars 1945, il écrit "Je n'ai aucune illusion sur mon destin. On ne fera pas mon procès, parce qu'on sait que d'accusé, je deviendrai accusateur public. Il est probable qu'on me tuera…"

Le 23 avril, réfugié à Milan depuis que les Alliés ont percé la Ligne Gothique, Mussolini précise sa pensée dans une missive adressée directement à Winston Churchill par le biais de l’ambassadeur de Grande-Bretagne en Suisse.
 
"Les événements", souligne-t-il, "arrivent malheureusement à leur dénouement. Étant donné les conditions réservées à l'Italie, après cinq ans de lutte, je n'espère plus que dans le succès de votre intervention personnelle. Il est inutile de vous rappeler ma position devant l'Histoire. Vous êtes peut-être le seul aujourd'hui à savoir que je n'ai pas à craindre son verdict".
 
"Envoyez-moi", ajoute-t-il, "un de vos hommes de confiance. Les documents que je pourrai lui donner vous intéresseront"

Aucun commentaire: