![]() |
Colonne blindée soviétique en Prusse orientale, janvier 1945 |
Alors, le 8 janvier, le Führer, qui craint que ses troupes ne finissent encerclées et dès lors impossibles à ravitailler, se résout enfin à autoriser un premier retrait, certes timide puisque limité au Nord-ouest du saillant des Ardennes, mais un retrait tout de même, et qui en préfigure bien d’autres…
Pourtant, et dans le même temps, le voilà qui ordonne que des unités blindées actuellement stationnées sur la Vistule soient immédiatement expédiées en Hongrie afin d'y soutenir une (très) hypothétique contre-offensive jusque Budapest, encerclée depuis Noël (1) par l’Armée rouge !
Et cette Armée rouge est plus puissante que jamais ! Sur un front s'étendant de la Baltique à l'Adriatique, celle-ci a en effet rassemblé près de 7 millions de soldats, soit... deux fois plus que l'armée allemande n'en avait elle-même aligné quatre ans au paravant pour envahir l’URSS,… et dix fois plus que ce dont celle-ci dispose aujourd’hui à l’Est !
Mais ces soldats, ainsi que leurs dizaines de milliers de tanks, canons et avions, le Führer, plus que jamais enfermé dans son monde imaginaire, refuse de les voir : le 14 janvier, alors qu’il espère encore assister à la chute de Strasbourg, c’est une toute autre nouvelle qui lui parvient : à l'Est, et comme l’avait prévu le général Guderian, la dite Armée rouge a en effet fait voler en éclats les trop faibles lignes de défense allemandes, et menace à présent de se déverser, tel un véritable raz-de-marée, dans toute la Prusse orientale !
Sans plus attendre, Hitler décide alors d’abandonner le bunker de l’Adlerhorst, où il réside depuis un mois, et de regagner un autre bunker : celui de la Chancellerie de Berlin.
Il n’en sortira plus (2)…
(1) débuté le 26 décembre 1944, le siège de Budapest par l’Armée rouge et l’armée roumaine désormais ralliée à celle-ci se terminera par la capitulation de la ville - bien évidemment suivie de l’habituel cortège de pillages et de viols de masse - le 13 février 1945.
(2) Sur le sujet : Saviez-vous que… Führerdammerung
Aucun commentaire:
Publier un commentaire