mercredi 18 décembre 2019

6230 - une satisfaction malgré tout

Les ruines de l'Abbaye du Mont Cassin, sous la neige
… Cassino, 19 février 1944

Bien qu’aujourd’hui unanimement considérée comme une tragique erreur, pour ne pas dire un Crime contre l’Humanité, la destruction de l’Abbaye du Mont Cassin ne soulève à l’époque aucune indignation ni même émotion particulières, si ce n’est bien sûr chez les thuriféraires allemands du Docteur Goebbels.

C’est même sous les vivats et les applaudissements (!) que cette destruction est célébrée parmi les soldats et les correspondants de guerre qui se trouvent en mesure de contempler le spectacle,… un spectacle auquel Clark, fidèle à sa tradition d'extrême prudence envers tout ce qui pourrait menacer de près ou de loin sa carrière, s’est néanmoins abstenu d’assister...

Mais si la controverse peut attendre, il n’en est hélas pas de même de la guerre : si le VIème Corps de Lucas (1) ne court désormais plus le risque de se faire balayer à Anzio, personne ne l’imagine cependant capable de s’en  extirper un jour par ses seuls moyens, et l’échec du Corps néo-zélandais de Freyberg à Cassino laisse quant à lui l'Américain sans solution de rechange pour franchir enfin la Ligne Gustave.

Ironiquement, ce dernier échec est tout de même une source de satisfaction pour Clark, puisque les Néo-zélandais, les Indiens, et leur célèbre chef tant vanté par Alexander, et imposé par lui, n’ont finalement pas fait mieux que les soldats américains eux-mêmes, et ne risquent donc pas de les priver, ainsi que lui-même, de la part de Gloire qui leur revient légitimement.

Freyberg, pourtant, a déjà un nouveau plan…

(1) Lucas, comme nous l'avons vu, ne fut remplacé à la tête du VIème que le 22 février, après l'échec de l'ultime contre-offensive allemande

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