jeudi 28 novembre 2019

6220 - le risque d'en faire... trop

Goumiers marocains près de Monte Camino, en mars ou avril 1944
… mais à trop vouloir "prouver ce que l’on peut faire", on court évidemment le risque d’en faire… trop

Et de fait, les premières batailles du CEF en Italie ont été loin de correspondre aux attentes, il est vrai fort peu réalistes, des Français eux-mêmes !
 
"Les premiers combats français témoignent de cette volonté d’impressionner les alliés. Le première manœuvre de la 2e DIM (1) entreprise le 13 décembre dans le secteur de la cluse San Michele dans les Abruzzes, d’inspiration française et approuvée par le VIe corps d’armée américain, est qualifiée par le général Juin d’"un peu trop précipitée"

Le capitaine André Jannot est, lui, plus explicite dans sa critique : "Il semble que nos chefs aient été tentés par le mirage d’une éblouissante et rapide démonstration dans le style du franchissement des Alpes par Bonaparte en 1796 (…) le succès obtenu, nous aurions dit aux alliés, avec modestie : "Voyez ce que nous Français, savons faire et ce sera encore mieux la prochaine fois, quand nous aurons toutes nos divisions (…)""
(2)

Début 1944, l’expérience aidant, et bien qu’obtenus au prix de lourdes pertes parmi les soldats maghrébins, les résultats du CEF ont néanmoins commencé à s’améliorer,… à la plus grande satisfaction du général Juin et de tous ceux préoccupés par la restauration de la "Grandeur de la France"…

(1) créée le 1er avril 1943, la 2ème Division d’Infanterie Marocaine était, comme toutes les unités africaines et coloniales, commandée par un Français, en l’occurence le général André Dody
(2) Julie Le Gac, op cit

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Dans le même ordre d'idée (racheter la sale impression laissée par la défaite de juin 40, imputable surtout aux errements des politiques -dont les appeasers anglais comme Chamberlain- et les chefs militaires rétrogrades comme Gamelin) d'autres unités des FFL en ont ausi "trop fait"au point d'avoir un taux de pertes effarant, je pense en particulier au groupe de chasse Norrmandie-Niemen , voulu par De Gaulle à titre politique (montrer que les FFL se battaient partout et pas seulement aux côtés des anglo-américains. Ils ont eu un taux de pertes dépassant les 2/3 de l'effectif ...bien sûr il s'agissait du front russe où les pertes étaient sans commune mesure avec le font Ouest, l'Italie ou l'Afrique du Nord, mais le général commandant le régiment d'aviation soviétique avec lequel le NN était jumelé a reçu l'ordre de faire en sorte de limiter les dégâts jusqu'à l'arrivée des renforts français (venus de Rayak en Syrie et d'Algérie)