samedi 23 novembre 2019

6215 - "l’armée des États-Unis est responsable de leur entretien, sauf en ce qui concerne l’approvisionnement des cantines et de services spéciaux"

Juin et le brigadier-général Ted Roosevelt, en 1944
… et pour Juin, et pour les Français, l’affaire ne s’annonce pas facile !

(…) "malgré les efforts consentis au cours de la préparation, le CEF demeure fortement dépendant de la Ve armée américaine dans la péninsule italienne. 

Statutairement, tout d’abord, conformément à la circulaire du 16 janvier 1944, après l’embarquement des troupes françaises, "l’armée des États-Unis est responsable de leur entretien, sauf en ce qui concerne l’approvisionnement des cantines et de services spéciaux".

Néanmoins, alors que les troupes françaises combattant en Tunisie vivant sur les ressources de l’AFN, étaient largement autonomes en matière d’approvisionnement, en Italie, elles sont bien plus dépendantes des services américains. Ainsi, le service de l’intendance de la Ve armée, entre décembre 1943 et juin 1944, fournit un total de 3,5 millions de rations "French" ou  "Muslems" au CEF.

Surtout, en raison de l’insuffisance des services français, les Américains "contribuent à l’entretien de l’artillerie et à l’hospitalisation dans une proportion considérable", comme le déplore le général Wilson le 26 janvier 1944.

En particulier, les lacunes du service de santé français rendent l’aide alliée indispensable. Ainsi, lors des premiers combats d’hiver, du 12 décembre 1943 au 11 janvier 1944, le CEF ne dispose que de 280 lits pour 25 000 soldats (soit un ratio lits/effectifs de 1,1 %) et le 21 février 1944, le colonel Higgins chef de la section de liaison s’inquiète du fait que "1 632 soldats français sont encore actuellement en traitement dans les hôpitaux américains, par suite du nombre restreint de lits existant dans les hôpitaux français là-bas". 

Malgré l’envoi de renforts, la situation ne s’améliore pas véritablement avant la fin de la campagne. De mars à juin 1944, le CEF ne compte toujours que 5 490 lits pour un effectif de 110 000 hommes, soit un ratio lits/effectifs de 4,99 %" (1)

(1) Julie Le Gac. Revue historique des armées, no 258

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