dimanche 27 octobre 2019

6188 - le brouillon et le cartésien

Hôpital militaire, à Anzio : l'obligation de s'installer dans la durée
… paradoxalement, en cet instant précis, les plans de bataille ô combien brouillons de Clark, ont pour effet de déconcerter totalement le très cartésien et très germanique Kesselring, incapable de comprendre la logique et les motivations de son adversaire,… et donc tout disposé à le suspecter d’une quelconque ruse machiavélique !

Kesselring, il est vrai, ne peut savoir qu’après son dramatique échec sur la Gari, Clark a besoin de temps avant d’être en mesure de lancer une nouvelle attaque frontale contre la Ligne Gustave,... ni que le débarquement d’Anzio, commandé et décommandé à plusieurs reprises, et dont les moyens et la finalité n'ont par ailleurs cessé d'évoluer pendant plusieurs mois au fil des humeurs politiques et militaires du moment, n’a maintenant de sens qu’à la condition expresse d’être mené parallèlement à une telle attaque !

Mais Kesselring ignore également que Lucas ne dispose en tout et pour tout que de deux modestes divisions d'Infanterie de marche, quasi dépourvues de blindés, que ni sa personnalité ni son humeur présente n'incitent de toute manière à risquer dans une quelconque action d'éclat.

Et il ne peut pas non plus savoir qu'en Italie, sur ce Front que tout le monde, à commencer par le Führer lui-même (!), considère désormais comme secondaire, pour ne pas dire "oublié", l'objectif de Clark est en définitive de moins en moins... militaire.

Car la grande idée de Clark, qui au fil des semaines est même en train de virer à l'obsession, et en une obsession qui le verra bientôt - mais n'anticipons pas - prendre une des décisions les plus critiquées de toute la guerre, est d'arriver le premier à Rome, de s'emparer à tout prix de cette "Ville éternelle", afin d'obtenir ensuite un commandement de premier plan en France, ou à défaut, d'entrer du moins au Panthéon des plus grands généraux américains de l'Histoire !

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