samedi 26 octobre 2019

6187 - ... l'autre pas

Soldats américains, débarquant à Anzio. Débarquer... mais faire quoi ?
… Anzio, 23 janvier 1944

A Suvla - rappelons-nous, le général allemand, Otto Liman von Sanders avait été stupéfait de découvrir que les Alliés, bien qu’ayant réussi à le surprendre en débarquant sur ses arrières et à un endroit totalement inattendu, semblaient bien plus désireux de s’enterrer sur place plutôt que de pousser leur avantage en s’aventurant vers les collines voisines, où ne se trouvait pourtant aucun défenseur ottoman en mesure de les repousser.

Vingt-neuf ans plus tard, à Anzio, un autre général allemand, Albert Kesselring, est en proie à la même perplexité : juste après l’attaque décidée, mais totalement infructueuse, des Alliés sur une rivière Gari fortement défendue, à quoi peu donc bien rimer cet étrange débarquement où personne ne semble décidé à faire quelque chose,... si ce n’est peut-être creuser des tranchées dans une zone où ne se trouve pour l’heure aucun défenseur allemand ?

Que Lucas marche maintenant sur Rome, et personne ne sera en mesure de l’empêcher de pénétrer dans la Ville éternelle; qu’il s’empare des Monts Albains, et il menacera directement les lignes de communication de la 10ème Armée, laquelle, en cas de nouvelle attaque alliée, sera alors probablement contrainte d’abandonner la Ligne Gustave et de retraiter au-delà de Rome, comme vient d’ailleurs de le suggérer son commandant, Heinrich von Vietinghoff (1), dans un appel téléphonique paniqué à son supérieur.

Mais Lucas ne bouge pas, et ne manifeste pour l'heure aucune intention de vouloir bouger…

(1) réprimandé et mis au repos par Kesselring après l’effondrement, jugé trop rapide, de la Ligne Barbara, von Vietinghoff avait repris son commandement à la fin du mois de décembre.

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