samedi 5 octobre 2019

6166 - un premier bilan (5)

La Brigade Noire : des supplétifs italiens dans la lutte contre la résistance communiste
… il faut dire que depuis 1940, et même avant (!), l’Armée, la Marine et l’Aviation italiennes ont surtout fait la preuve de leurs graves carences, ce qui, on s’en doute, n’a jusqu’ici guère incité ni les Allemands ni les Anglo-Américains à leur offrir la possibilité d’un quelconque réarmement ni, a fortiori, d’une quelconque participation à leurs opérations militaires respectives !

De toute manière, les soldats italiens – du moins ceux qui ont eu la chance de ne pas être faits prisonniers par les Allemands début septembre – ont-ils vraiment envie d’encore servir dans quelque armée que ce soit ? 

Et à supposer-même qu’ils le veuillent, leur apport militaire pourrait-il réellement être utile à quelque chose ? 

A ces deux questions, Allemands et Anglo-Américains ont jusqu’ici répondu par la négative, et rien n’indique qu’il en ira autrement en 1944,... si ce n’est peut-être, et uniquement côté allemand, dans un rôle de supplétifs, comme les bientôt tristement célèbres Brigate Nere, opérant sur les arrières du Front, contre la résistance communiste. 

Pour ne rien arranger, et non contentes d’être à présent en guerre l’une contre l’autre mais aussi, et ne serait-ce que formellement, contre les alliés de leur rivale (1), ces deux Italie sont aussi impopulaires l’une que l’autre auprès des Italiens eux-mêmes, lesquels - sauf au Nord où ils prennent parfois les armes pour s’opposer activement aux Allemands et à leurs supporters locaux - n’ont cependant d’autre choix que de contempler en silence, dans leur coin, et  le moins inconfortablement possible, le triste spectacle qui se déroule sous leurs yeux, et en attendant le jour où quelqu’un, quelque part, se décidera enfin à siffler la fin d'un match pour lequel ils ont depuis longtemps perdu tout intérêt...

(1) Le 13 octobre, le Royaume d’Italie a en effet déclaré la guerre à l’Allemagne

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Bonjour!
Le blog est toujours aussi intéressant...vous avez souligné la résignation et la démotivation de Mussolini (Il n'a accepté de prendre la direction de l'Etat-croupion de Salo que suite à des menaces voilées de l'entourage de Hitler de bombarder l'Italie et de la traiter en ennemie, et il ne se regonflera que très brièvement d'illusions après une prise de parole devant un parterre de fascistes convaincus au Théâtre Lyrique !!! de Milan, début 44 )...une position qui ressemble fort à celle de Pétain entre 1940 et 1944 (De Gaulle et Pétain ..le glaive et le bouclier dans l'esprit de certains français)

Ce qu'il faut bien voir c'est que Mussolini est entouré d'une clique de jusqu'au boutistes furieux (et verbeux!) au premier rang dssquels Alessandro Pavolini qui n'est pas une brute épaisse , loin de là (rien à voir avec un Joseph Darnand cagoulard et chef de la milice de Vichy) mais qui est quand même resté à la postérité come l'organisateur des sinistres Brigate Nere.
Il s'illusionnait lui même autant qu'il gonflait les autres d'illusions, un travers d'ex-ministre de la Propagande , au point qu'en Avril 1945, il avait promis à Mussolini une escorte de plusieurs milliers de brigadistes noirs pour le dernier baroud d'honneur au nord du lac de côme, en vallée de la Valttellina lorsque le gouvernement fantoche de la RSI dut évacuer Salo, puis Milan....
En fait les carottes était tellement cuites que Pavolini, qui avait commis l'erreur de laisser soufler ses troupes quelques heures à Côme ne parvint à rassembler qu'une petite centaine d'hommes , dont bon nombre de gibiers de potence. ....

Entre 43 et 45 les Brigate Nere massacrèrent nombre de partisans (communistes ou pas) mais nouèrent aussi des alliances ponctuelles avec eux.... pour liquider les bandits de grand chemin qui profitaient de la situation pour voler et rançonner entoute impunité, passant d'un camp à l'autre selon leurs besoins. Il y eut aussi des règlements de comptes entre chefs et cheffaillons fascistes (le meurtre du chef du parti fasciste de Ferrare, Igino Ghisellini n'a jamais vraiment été éclairci, par exemple...)